Difficile d’identifier le travail de Thomas Meluch, connu sous le pseudonyme de Benoit Pioulard. Car il s’agit d’une musique hybride associant les sonorités ambient, le folk, l’électronica ou le post-rock. Ce dernier fait partie de cette toute jeune génération à l’instar de
Bradford Cox qui a su se jouer des genres musicaux avec panache. Moins volubile, Pioulard est à l’image de sa musique, secret et sensible. De quoi alimenter un générique à la "
Amicalement Votre" avec le kid d’Atlanta tant leur personnalité semble opposée. Toutefois il n’est pas nécessaire de s’intéresser à Pioulard par opposition à Cox.
Au contraire l’écoute de sa musique suffit à accorder à cet originaire du Michigan toute la bienveillance qu’on doit à un artisan du son. On pense évidemment à
Nick Drake, le timbre de voix n’est pas si éloigné, mais c’est surtout la sensibilité qui se dégage de ce chant qui permet d’en faire le rapprochement. Cette façon de jouer de la guitare à la manière d’un orfèvre suffit aussi à alimenter le lien. Et malgré la pluralité d’instruments qui se superposent on est néanmoins frappé par la simplicité qui ressort de chacune de ces compositions. Un parfait dénuement qui permet de marquer la simplicité et la modestie de cette artiste.
On l’avait découvert sur le tard avec l’excellent
Lasted. Avec ce nouvel opus, l’artiste ne s’est pas pour autant renouvelé en évoluant encore et toujours au pays du folk atmosphérique. Certes ce nouvel opus ne change pas non plus la donne et ne brouille pas pour autant la personnalité de l’artiste. Toutefois elle permet à ce dernier d’offrir son album le plus abouti. Le plus construit. Une parfaite réussite. Avec néanmoins le sentiment de se dire que
Benoit Pioulard dispose d’une identité telle qu’il sera parfois difficile pour lui de faire évoluer son travail. Au risque parfois de finir pas s’enfermer dans une impasse. L'avenir le dira, pour le moment contentons nous d'apprécier chaque passage de cette belle réussite.