Sur ce disque, conceptuel s'il en est,
Oscar Mulero, producteur techno émérite, nous convie en sept cartes postales électro à (re)découvrir les contrées bigarrées des Asturies, Principauté Autonome d'Espagne au Nord-Ouest du pays, qui semble l'avoir bien marqué. Ainsi, chaque titre s'échine à révéler, mettre en relief les ambiances, les ressentis de l'artiste vis à vis de lieux particuliers, le tout à travers une hybridation classieuse d'IDM, de Techno et d'ambient. Des bords de l'Atlantique aux hameaux montagneux et ruraux, chaque morceau de
Biosfera se pose comme le carnet de route sonore hyper chiadé d'un voyageur au long cours attentif et ma foi totalement apaisé.
Sur ce disque on croise les fantômes de Don Quichotte et Sancho Panza se faisant soigner par Maritornes, la "Femme des Asturies". On entend la nature s'ébattre, respirer. On parle aussi politique, et de comment l'Histoire façonne les mentalités : ici un anarcho-syndicalisme prononcé qui entre romance et tragédie protègera les siens à travers les siècles.
Reste cette métaphore facile à filer, autour du chiffre "sept". Sept titres pour sept paysages représentant sept communautés liées entre elles comme les sept Samouraïs de Kurosawa par d’inextinguibles relations nées d'un équilibre précaire mais pérenne entre le pouvoir et le savoir.
Voilà donc un périple où on est prié de voyager léger - dans sa tête essentiellement - et de ne surtout pas s'encombrer de boussole et de préconceptions : à ce titre
Biosfera réservera à chacun de ses visiteurs son lot de surprises et de révélations. Comme celle-ci, en son temps énoncée par une des figures tutélaires de la musique minimaliste et électronique ,
Pauline Oliveros . "La façon dont une communauté écoute, est la manière dont elle évolue"...C.Q.F.D. !!
Chroniqué par
Yvan
le 12/05/2013