Ce nouvel album de
Grizzly Bear, tout comme le précédent était attendu avec impatience. En effet,
Veckatimest, leur troisième album avait bien justement installé le groupe, remarqué par son
Yellow House, dans la cour des grands. Car désormais,
Grizzly Bear, fait parti de ces groupes qui façonnent la tendance, qui influencent leurs congénères au point d’être facilement utilisés comme le porte étendard d’un certain genre musical. Or il n’en est rien. C’est juste un bon groupe, un très grand groupe. Et ce nouvel album confirme chaudement la donne.
Certes, point de grands bouleversements dans cette nouvelle livraison. On ne quitte pas le registre folk pop de la côte Est. Avec cette exploration plus expérimentale, flirtant avec le jazz et l’électronique. Mais ce qui les caractérise c’est surtout cette fougue et la tension qui ressort de leur musique. Un négatif aux démonstratifs et solaires
Fleet Foxes ou à la folie douce d’un
Akron Family. Au contraire, la musique de
Grizzly Bear sort des ténèbres. Elle semble sortir des tréfonds de la terre. On pense à Vulcain, au dieu de la forge, des volcans et de leurs laves bouillonnantes. Car la musique de notre quatuor new-yorkais est à cette image, véritablement fascinante, au point de tendre vers la perfection et le sacré. Logique, car après tout Vulcain n’est il pas le mari de Venus ?
A l’écoute de
Shields, on est frappé par une musique compacte et éclatante. Un véritable chaudron musical, marqué par un son compressé et des incursions cinglantes. Car
Grizzly Bear est bien plus qu’un animal au sang chaud, il est bouillonnant. Ici point de respirations, la musique doit se faufiler dans les méandres tracées par la juxtaposition de nombreux instruments, le tout mené tambour battant. Le propos reste le même mais la forme, et tout particulièrement le son se veut plus sophistiqué, à l’image de la guitare introduisant le titre d’ouverture de ce quatrième album.
Si
Veckatimest sentait bon la sagesse en faisant étalage d’une très grande maitrise dans leur art,
Shields favorise quant à lui une approche décomplexée qui introduit avec brio l’ère de l’excellence.