On avait déjà salué la précédente production signée
Wovenhand, on avait aussi eu le plaisir d’écouter David Eugene Edwards en solo lors d’un concert archi complet l’année dernière à
La Maroquinerie. Et à ce titre, c’est avec une certaine excitation qu’on se plonge dans
The Laughing Stalk. D’autant plus que le groupe a fait l’objet d’un changement de
line up faisant suite au départ de Pascal Humbert et l’arrivée de Charles French à la guitare et de Gregory Garcia à la quatre cordes.
A ce titre, le répertoire s’en ressent.
Wovenhand semble durcir la forme pour mieux s’adoucir par la suite. Il s’en ressent un certain malaise. Parfois, un sentiment de claustrophobie s’installe (
King O King, Closer). Et puis, les choses se relâchent. La lumière apparaît (
Maize).
Contrairement à l’accoutumé
Wovenhand tente l’efficacité. Celui du riff assené à l’infini et placé en première ligne, tambour battant (
Long Horn, The Laughing Stalk, In The Temple, Coup, Stick, As Wool, etc.). Certes, cette stratégie de la figure de proue permet de rentrer d’emblée dans le propos. De faire parler la poudre. De laisser place à ce plaisir assumé que seule l’énergie brute peut donner.
Toutefois, il y a un revers à la médaille quand on choisit de démarrer d’emblée en cinquième. Celui de caler. En pareille circonstance, cela donne parfois la sensation que les choses s’essoufflent à certain moment. Car l’énergie n’est pas tout. Et l’énergie ne peut pas tout le temps être au même niveau. Du moins on aurait aimé plus de retrait parfois. Plus de magie. A l’image de la discographie jusque là parfaitement impeccable du groupe.
Wovenhand signe un album parfois cauchemardesque en raison de ce sentiment de claustrophobie que le groupe aime parfois tisser. Un disque qui marque un certain virage au risque parfois d’y laisser quelques plumes (mais si peu). La musique est plus directe, les riffs plus percutants. Les guitares sont moins aériennes et plus massives. Place à la saturation, à la compression du son et aux percussions exacerbées. De quoi parfois provoquer une véritable révolution dans le propos. De quoi déstabiliser l’auditeur. De quoi aussi ressusciter les démons du rock alternatif des années 90. Et à ce titre, on leur en veut pour le moins du monde.