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Matt Elliott

: The Broken Man



sortie : 2012
label : Ici d'ailleurs
style : Folk crépusculaire

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Tracklist :
01/ Oh How We Fell
02/ Please Please Please
03/ Dust Flesh and Bones
04/ How to Kill a Rose
05/ If Anyone Tells Me...
06/ This Is for
07/ The Pain That's Yet to Come







Avec ce nouvel album, on est loin de la précédente trilogie développée par Matt Elliott. Ici l’électricité laisse place à l’acoustique. Mais le savoir-faire demeure néanmoins le même : celui de développer des thèmes introspectifs et intenses. Ici pas de boucles, pas de samplers, pas de machines, seulement une guitare classique (et parfois un peu moins), un piano, une voix, des cordes et des chœurs.

On lorgne entre le classique (How To Kill a Rose) et le folklore hispanique (Oh How We Feel). Car, comme à son accoutumée avec le travail du Britannique, The Broken Man est un objet sonore non identifiable. C’est une plongée dans un univers crépusculaire et onirique d’une rare intimité. On est pris par la voix du géant, par ce murmure qui installe un climat propice à la confession, mais aussi par ces chœurs qui introduisent un final à la fois somptueux et dramatique.

On est proche de l'esthétique d'une bande son d’un film western crépusculaire comme l’évoquent le son des clochers et les cris des loups (If Anyone Tells Me...). L'esprit d'un Morricone est proche de part cette capacité de mettre en scène la musique. Toutefois rien à voir avec la flamboyance du thème d'Il était une fois dans l'Ouest. Au contraire, la musique de Matt Elliott s’épanouit dans le crépuscule (Dust Flesh and Bones), elle évoque ce plan séquence de la Nuit du Chasseur où Robert Mitchum poursuit la barque des enfants en les suivant à pieds sur les berges de la rivière. Un onirisme noir, marqué par cette capacité de créer la beauté avec le drame. Il y a ce sens de la dramaturgie, ce mélange d'inquiétude et de beauté noire, qui si elle ne sombre pas dans le sordide, n'en oublie pas de donner à cette musique la forme d'une constante mélancolie. Elle évoque aussi cette crainte de voir s’abattre le déluge d’un apocalypse qui ne cesse de rappeler à quel point il peut lui être aisé de s’abattre à tout moment. Ici on ne craint pas pour autant les loups, mais nous hurlons avec eux, car comme le disait Dracula, ils sont les enfants de la nuits et la nuit, tout comme la mort, nous appartient.

A l’écoute de The Broken Man on renoue avec la tradition populaire. Celle des contes narrés au coin du feu dans des temps anciens, ceux où l’on parlait du loup et de la mort. On n’avait pas eu cette sensation depuis la sortie de la Llhorana de Lhasa de Sela. Cette représentation d’un imaginaire fantasmé à vocation initiatique. Car The Broken Man c’est tout à fait cela, une beauté noire comme le plus beau de nos cauchemars.


Chroniqué par Guillaume C.
le 22/02/2012

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