Hip Hop is Dead selon
Nas, le rap New Yorkais est à l’agonie. D’accord, les définitions du hip-hop selon le secteur géographique sont un peu obsolètes.
Necro, natif lui aussi de New York vient d’ailleurs de lui répondre. Mais ce n’est pas vraiment ça que l’on désigne comme étant le « vrai » rap New yorkais, celui du
Wu-Tang, de
Mobb Deep, le rap qui pue les égouts, qui parle de gangs, de flingues, de deal, et qui a suscité un véritable engouement dans les années 90. Ce rap qui a longtemps essayé de renouer avec son passé glorieux mais qui finalement s’est éteint.
Marcberg arrive donc dans un total désert artistique.
Only Built 4 Cuban Linx 2 fut certes une tentative désespéré de résurrection, mais
Raekwon n’a plus rien dans le ventre et son album ressemble plutôt au dernier soupir d’un malade en phase terminale. Ce constat est d’autant plus flagrant si on le compare à ce que nous offre
Roc Marciano en ce printemps 2010.
Passé par le
Flipmode Squad, et plus récemment par
The U.N qui sortit un bon album en 2004, on connait finalement peu
Roc Marciano, quelques featurings par ci par là, des connexions avec
Pete Rock et
Large Pro, mais rien qui ne laissait présager d’une telle gifle.
La première différence est que
Marciano ne tente rien, il décrit juste son univers, sans effet de style, sans concession par rapport aux modes en vigueur,
Marcberg transpire la sincérité. L’album est aussi entièrement réalisé par lui-même, ce qui offre une cohérence rare. Les beats sont de très bonne qualité, et s’il n’invente rien, les boucles sont belles et bien choisis, dans une ambiance soul 70’s assez sombre, ça tape juste et offre un support parfait à un flow faussement nonchalant et discrètement précis.
Loin de tomber dans la nostalgie, l’album offre au contraire un son déjà intemporel. Du pur hip-hop. Peut-être l’album de l’année.
Chroniqué par
Ikhlas
le 07/08/2010