Comme annoncé dans une
précédente chronique,
Necro, le rappeur culte de Brooklyn, sort son sixième album solo. Dix-sept titres pour un seul skit, sans featuring ni producteur extérieur. Sur
Psycho+Logical-Records, évidemment. DIE!
Alors, ce nouvel album : très bien, comme les précédents. Voilà.
Pour la petite histoire, en partie expliquée via la pochette,
DIE! est une réponse, imaginée par
Necro suite à la déclaration de ce tartufe de
Nas prenant son cas pour une généralité, « Hip Hop is Dead ». Admettant la chose,
Necro se pose donc en sa résurrection. Le hip-hop personnifié! Le retour du Christ Hip Hop revisité par l'Oncle Fester! Vive l'uchronie.
Plus varié, musicalement et thématiquement, et donc moins marqué par une ambiance distincte à la
Gory Days,
The Sexorcist ou
Death Rap,
DIE! ne s'impose pas comme un album majeur du Sexorcist. Quelques trous d'air à travers des morceaux vite lassant :
Serpent's Bite,
First Blood ou
Thin Line Between Love & Hate. Néanmoins, le niveau Champion's League est très souvent au rendez-vous,
The Human Traffic King bien sûr, boucle issue de la B.O. de Bloodsucking Freaks (encore un poulain des studios Troma, à mettre aux côté des Toxic Avenger, Atomic College et autres Surf Nazis Must Die),
Thugcore Cowboy,
Sorcerer Of Death's Construction,
Hey Now (sample d'un titre de
Gainsbourg,
Danger),
F.U.B.A.R ou encore
asBESTos. Pas de longueur, on ne s'éternise pas.
DIE! s'impose comme un jet, une succession d'aphorismes que
Necro bombarde depuis dix ans maintenant, et on connait les thèmes ! A quand le « Bingo Necro », avec points bonus pour chaque « you faggot! » ? Quel machine va nous sortir le générateur automatique de punchline sexorcistienne, à base de « slut/fuck », « rectum/erection », « scumbag/cunt rag » ?
Comme à son habitude,
Necro va au bout des choses, au bout de son personnage. Au vu du lascar, on s'imagine bien qu'il ne doit pas être difficile pour lui d'endosser cette tunique de gros beauf décérébré. Mais bien loin de ces snobs-croyant-faire-de-la-grande-musique-alors-qu'ils-ne-font-que-du-hip-hop-insipide-et-chiant-aux-petites-prétentions-mal-cachées,
Necro reste l'un des plus gros bosseur et professionnel dans le monde du hip-hop. Une fois le travail déposé, il n'y a quasiment rien à redire. Ça passe aux épreuves sans deuxième essai. Mélange de premier et second degré,
Necro peaufine une fois de plus l'art de la punchline parpaing/truelle. Irremplaçable pour dégoter les boucles faisant mouches la plupart du temps, assorties de samples improbables (la palme revient cette fois ci à
Paul Mauriat sur
asBESTos), le roi de l'entertainment rap régale.
Necro, géant cosmique qui s'ignore!
Chroniqué par
Lebowski
le 17/05/2010