Deuxième album de
Recue,
Leftover Love consiste en une collection de douze titres dont la composition s'étale sur cinq ans. Chaque morceau a une histoire ; le producteur en livre les détails dans le fichier texte qui accompagne chaque MP3. On n'y trouve pas seulement l'idée qui porte chaque compo, on découvre aussi la destinée de la plupart d'entre elles : le live. Riku Annala n'est pas de ces artistes qui composent pour le seul plaisir de nos oreilles, sa musique est aussi conçue dans l'optique de faire bouger ses auditeurs. Ce n'est pas un hasard si la première sortie du Finlandais fut l'enregistrement d'une de ses prestations live, chose plutôt rare dans une scène on l'on commence généralement par faire ses preuves en studio.
L'IDM de
Recue épouse donc des cadences typiquement dancefloor : du dubstep à la techno, en passant par toutes sortes de rythmes breakés. Il se nourrit du contraste induit entre l'itération et un glitch qui peut se manifester à travers le hihat, évidement, mais aussi grâce au kick (
revisited) ou au synthé (
sensime). Riku Annala distille à travers ses morceaux des sonorités dub. La touche aérienne posée par les claviers n'en est que mieux soulignée. L'allégresse de ses thèmes n'est pas sans rappeler l'IDM naïf défendu par
Boltfish Recordings, même si ses travaux ont plus à voir avec
Tipper que
CHejU ou
Mint. Un album sans prétention, des compos bien senties, le tout en téléchargement libre sur son
site (l'édition physique propose six titres supplémentaires) ; on aurait tort de s'en priver.
Chroniqué par
Tehanor
le 01/05/2010