Comme beaucoup,
Lusine est un artiste qui a pris son envol à la fin des années 90, en plein essor électronica. Comme peu en revanche, il a résisté à l'essoufflement du mouvement et a toujours continué à produire jusqu'à aujourd'hui.
A Certain Distance est son sixième album et perdure dans ce style qui est le sien depuis le début : une électronique simple et mélodique, à peine rehaussée par quelques expérimentations délicates.
On y trouve aussi et surtout des incursions pop plutôt bien placées. Sur
Two Dots, premier single de l'album, on est d'emblée dans le vif du sujet. L'atmosphère est agréable et colorée, la mélodie diablement entêtante. Ou comment quelques vocals parviennent à habiller parfaitement une électronique qui n'attendait que ça. Même constat positif pour
Twilight et
Gravity.
Sur le reste de l’album on a le droit à de jolies ballades downtempo plutôt inoffensives jusqu’à
Every Disguise, davantage orienté house minimale. La deuxième partie de l’opus poursuit sur cette voie, notamment sur
Crowded Room et
Cirrus. Excellent, ce dernier morceau nous emmène vers des contrées brumeuses encore inexplorées par
Lusine jusque là. De quoi nous faire regretter que l’album se termine si tôt ; on reste en effet sur un drôle de sentiment d’inachevé.
Globalement, l’ensemble est agréable et cohérent mais on sent aussi un potentiel inexploité. Conclusion un peu scolaire j’en conviens, mais évidente, tant l’élève McIlwain regorge d’idées et d’intentions louables sans toutefois aller au bout.
Chroniqué par
Fabien
le 18/02/2010