Etre ou ne pas être : telle est la question que l’on se pose avec ce nouvel album joliment estampillé
Bibio. Ou bien : pourquoi le label
Warp s’est-il évertué à sortir un second album seulement 4 mois après le précédent ? Ou encore, où est la valeur ajoutée ?
Une sélection maigrichonne de 4 titres originaux épaissie avec une levure de 8 remixes, ça nous donne tout au plus un disque 2 pour une sortie spéciale en digipak, ou un disque de Faces B. Pas de quoi suciter une tentation d‘achat compulsif mais
The Apple and the Tooth présente tout de même quelques marques d’intérêt.
Si les quatre premiers morceaux, composés par Stephen Wilkinson himself, ont ostensiblement été façonnés pendant la session qui a accouché d’
Ambivalence Avenue, l’Anglais a fait preuve de French flair en ne les retenant pas. Leur folktronica pourtant légère et insouciante aurait trop été dans la répétition de ce que l’album proposait et aurait alourdi son propos. C’est à
Steal the Lamp que revient la queue du Mickey de ce manège à quatre pour son IDM plus farfelue et aventureuse.
Les remixes ne sont pas tous de valeur égale. Cependant, ils ont le mérite d’aller chercher des ambiances différentes qui étirent l’univers de
Bibio.
Clark,
Letherette et
Gentleman Losers tirent leur épingle du jeu. Le premier en complexifiant à merveille le matériel initial, le second en empruntant une voie hip hop plus deep et le troisième nous glisse sous les couvertures d’un
Haikuesque beau comme la tristesse d’un dimanche soir d’hiver.
Par contre, on regrette que les autres morceaux ne joignent pas le geste à la parole, le tout manquant généralement d’une entreprise franche et innovante malgré de bonnes idées.
Ambivalence Avenue avait pris le raccourci entre succès d’estime et succès commercial et ça,
Warp en a bien pris note. Attention tout de même à ne pas tuer le succès dans l’oeuf en exploitant trop ce jeune poulain. Les majors se le permettent mais ce n’est pas recommandé.
Chroniqué par
Damien
le 26/11/2009