A peine huit mois après la sortie de
Painting Sky Together,
Thomasz Bednarczyk remet le couvert avec ce
Let’s Make Better Mistakes Tomorrow, paru chez
12k. Un album composé de deux parties, nous dit-on : l’une figurant la lumière, et l’autre les ténèbres. Simple effet d’annonce car, en réalité, l’album est largement dominé par les tonalités sombres !
Le jeune polonais, plus prolifique que véritablement aventureux, semble désormais sûr de lui et de son art. La première moitié de l'album mélange field recording et nappes de guitare planantes. Sur
Drawing et
Autumn, deux pièces sombres et hantées,
Bednarczyk atteint même des sommets en proposant des arrangements à l'efficacité redoutable.
Bednarczyk a su imposer un univers personnel, où tout n’est pas, à l'instar du travail de beaucoup de ses confrères, que verts pâturages et bruines automnales.
Puis vient
The Sketch, comptine au piano plutôt naïve et consensuelle, dans laquelle fourmillent glitchs et samples nostalgiques. Il s’agit en fait du titre pivot qui annonce la seconde partie de l’opus. Mais à partir de là, on sent que quelque chose ne fonctionne plus. En désirant basculer dans un registre beaucoup plus austère,
Bednarczyk nous perd en route, pour sombrer dans l’anecdotique. Seul
Night, le morceau final, sauve la mise grâce à un crépitement que l'on pourrait imaginer provenir du bruit que fait la pluie en rencontrant le pare brise d'une voiture.
Bednarczyk renoue alors avec les atmosphères poétiques et suspendues qu’il avait malheureusement délaissées en milieu d’album. C’était mois une !
Let’s Make Better Mistakes Tomorrow est un album assez étrange. Le travail de
Bednarczyk se laisse apprécier mais peut décevoir par son recours aux artifices. Reste à attendre la prochaine mouture qui, on l’espère, confirmera tout le bien que l'on pense de notre ami polonais.