La pochette de Regression ne peut cacher longtemps l’humeur dans laquelle Nate Young, sorti de Wolf Eyes, enregistra récemment en solitaire. Sombre, sa musique est aussi loin d’être seulement expérimentale.
C’est que, à coups de synthétiseurs et force d'usage de magnétophone, il signe un ouvrage qui hésite entre des constructions refusant à qui les entend toute respiration aisée (Trapped, Sleep Anxiety) et de plus charmantes récréations (marche glauque mais amusée tout de même de Dread ou Untitled fantasmant une pièce d’accompagnement d’un proto-Jimi Tenor).
Ici et là, le même matériau de base, fait de boucles insistantes, de râles, de grouillements et de sifflements, liés les uns aux autres par un drone ou une envahissante nappe de clavier. D’un bout à l’autre du disque, une ligne court, d’une esthétique aussi flottante que réfléchie : et voici Regression implantée en profondeurs.
Chroniqué par
Grisli
le 18/06/2009