À l'origine,
Aversions devait être le second album de
Gareth Hardwick. Son disque dur en a décidé autrement. En rendant l'âme, il fit perdre à
Gareth tout le travail que lui avait demandé la préparation de ce deuxième LP. Dépité mais pas dégonflé pour un sou, le britannique décida d'en faire une compilation d'anciens titres revus et corrigés.
Hardwick a puisé dans ses nombreux EPs quelques morceaux qu'il confia à ses potes de la scène électronique.
Aversions n'est donc pas un album à proprement parler, mais plutôt une collection de remixes de types à renommée variable. On peut remarquer la présence de
Xela ou de
Machinefabriek. Le reste, qui m'est parfaitement inconnu, concerne des artistes ayant tous déjà collaboré avec
Low Point, le label d'
Hardwick.
Gareth Hardwick compose ses morceaux à l'aide d'une guitare et d'effets, sans que son ambient ne laisse transpirer une seule goutte de post-rock pour autant. Il vaut donc mieux éviter de divaguer sur ce détail trompeur et se concentrer sur le son : un ambient minimaliste, fait de longues plages d'accords, tout juste effleurées par les différentes épices que saupoudrent avec parcimonie les collaborateurs successifs. La musique de
Hardwick se contente de peu ; elle va droit à l'essentiel. Nuances et progressions se font les plus subtiles possibles, tandis que les perturbations programmées osent à peine souffler quelques timides grisouillis à l'oreille de l'auditeur.
Il se passe quelque chose de fort dans
Aversions ; quelque chose qui se passe de bruit et d'aléas rythmiques. L'auditeur qui sait apprécier la musique dans son plus simple appareil sera inexorablement transporté par ces doucereuses sculptures sonores. Une belle pièce en somme, homogène pour le fond mais avec la variété de formes que peuvent y découper différents bricoleurs.
Chroniqué par
Tehanor
le 21/04/2009