Après cinq ans d’absence, et un décevant
Always outnumbered never outgunned,
The Prodigy, légende vivante du big beat aux côtés des
Chemical Brothers,
Crystal Method ou
Fat Boy Slim, revient discrètement. Discrètement car, compte tenu de la renommée du groupe,
Invaders must die n’a pas fait tant de remous médiatique. On les entend peu ici sur les ondes australiennes où ils ont pourtant vendu bon nombre de ce dernier album à sa sortie.
Avant même la première écoute, le 5ème album des Anglais laisse songeur. A quoi s’attendre après un si long silence ? On ne se lasse pas de danser sur les indémodables
The fat of the land ou
Music for a jilted generation, mais comment appréhender du son neuf ? Avec l’âge, peut-être la fougue s’est-elle estompée… J’avais eu un aperçu en février de ce que donnerait le new
Prodigy à l’occasion du festival
Big Day Out, en Australie. Un son similaire mais durcit par des synthés ultra saturés et des guitares démantelées.
Je dois tout d’abord avouer quelque chose : je n’arrive pas à écouter pleinement cet album. Du moins, pas en profondeur. Les saturations m’exaspèrent, me fatiguent, et jamais je n’ai trouvé l’humeur adéquate pour apprécier le style.
Je peux néanmoins valider l’impression que j’avais eue en live. On retrouve les mêmes influences old school , si populaire dans les 90’s, à l’image du beat jungle qui a nourri le succès du groupe. Avec
Invaders must die, le Mc se fait moins présent que par le passé. La production en demeure impeccable, les enchaînements sont méticuleux comme toujours…
Warriors Dance mélange drum n’bass et voix féminine version 90’s avec brio.
Mais à force de comparer, on en finirait presque par oublier de porter un jugement. Et pour moi il n’est pas toujours flatteur. L’énergie est là mais j’éprouve le même sentiment de lassitude que lors de leur concert. On ne retrouve pas ici la profondeur des basses qui me plaisait tant sur
Spitfire ou Firestarter. De plus il n’y a pas ici de répit, si l’on évince la reprise d’
Omen, comme l’on pouvait en trouver sur leurs précédents albums. Par répit j’entends un morceau plus calme, plus léger comme il y en avait par le passé. J’en reviens tragiquement toujours à la comparaison.
Jamais je ne me serais attardé sur cet album s’il avait été signé par des inconnus. Pas que je n’aime pas car le talent est indéniable. Mais ces saturations permanentes m’exaspèrent. Pourtant en poussant jusqu’à la fin, on découvre un sympathique
Stand up différent, rythmé et étrangement cuivré.
Euphorique, énervé, ivre… J’ai bien essayé de trouver l’humeur pour profiter d’Invaders must die. Mais non, je n’y arrive pas.
Chroniqué par
Camille
le 16/04/2009