Shane Talada signe avec
The Workers Party Of Haiti son troisième opus sous le pseudonyme de
Marching Dynamics. Il brosse au gré des morceaux le portrait d'un humanoïde méphistophélique. Celui, peut-être, dont il emprunte le visage lors des prestations live.
The Workers Party Of Haiti est un album riche en tonalités. Des titres comme
Bizango Datura ou
Confederate ne manquent de faire penser au dubstep nouvelle génération ; celui qu'incarnent des types comme
Milanese ou
Broken Note. D'autres, en revanche, vont plus chercher dans un IDM industriel façon
Architect (
Wrong Volt,
The Apparition Speaks). Shane Talada n'aime pas la constance. À l'image des multiples projets qu'il enchaîne depuis presque vingt ans, le californien se balade entre les genres sans se soucier le moins du monde des voies dans lesquelles il s'engage. L'univers de
Marching Dynamics est fait de râles de machines à l'agonie, de ronflements de motrices rouillées. Si les pistes restent unies, c'est avant tout dans les effluves qu'elles dégagent : le parfum d'angoisse, l'odeur de la ferraille, et les relents de robots bio-mécaniques souffreteux.
The Workers Party Of Haiti n'a rien de révolutionnaire, mais l'album tient furieusement la route. Après tout, il n'est nul besoin de réinventer la musique pour proposer quelque chose de bon.
Chroniqué par
Tehanor
le 13/03/2009
