Il y a quelques mois,
Rone sortait de l’anonymat en dévoilant son premier EP
Bora chez InFiné. Quatre titres d’une techno délicate et raffinée qui laissaient légitimement espérer un bel album pour 2009.
Spanish Breakfast vient mettre un terme à cette impatience grandissante de découvrir pleinement ce jeune Dj parisien nommé
Erwan Castex.
Au premier regard, on serait tenté de reprocher une certaine légèreté à ce « petit » 10 titres qui comporte une intro, un interlude et une outro… Mais l’ensemble apparaît tellement soigné et réfléchi que l’on se ravise très vite. Chaque piste contribue à créer une atmosphère détendue, à renforcer cette sérénité, ce confort dégagé par
Spanish Breakfast. Un travail minutieux où chaque son trouve facilement sa place, se hissant délicatement dans la mélodie, faisant sa part du travail, comme une fourmi accomplirait sa tâche, dévouée à sa reine, à son roi, à son Rone.
Cette maturité est assez déroutante si l’on considère la jeune carrière d’
Erwan Castex.
Spanish Breakfast allie pourtant l’homogénéité des créations d’
Efdemin à la délicatesse de
Trentemøller. Le
Poisson Pilote du Parisien évoque d’ailleurs étrangement le froid dégagé par le maître danois sur son
Last Resort. Seule
Aya Ama vient corrompre ce rythme de croisière par son tempo légèrement plus élevé. Mais l’élément perturbateur de
Spanish Breakfast, celui qui fait que la tartine grillée retombe du bon côté, c’est le plus original
La Dame Blanche et son saxophone électronisé. Original et très réussi.
La musique de
Rone demeure légère, attachante et résolument gaie, loin de l’atmosphère dark dégagée par la plupart pistes deep techno. Réputé plein d’envolées, le style reste ici bien ancré sur Terre.
Spanish Breakfast est délicat et porte en lui une qualité des plus appréciables : la différence. Difficile de ne pas apprécier.
Chroniqué par
Camille
le 03/03/2009