Après de nombreux EP’s, remixes et autres compiles sur différents labels,
Starkey se voit offrir par
Planet µ l'occasion de passer au long format et de gagner par là même une reconnaissance d’une autre ampleur.
Ne vous attendez pas au dubstep glauque et industriel qui caractérise bon nombre d’artistes du label (
Vex’D,
Milanese ou
Distance). Les impératifs du genre (rythme alangui et basse à fissurer les murs) sont contrebalancés par des sonorités agressives et distordues tout droit sorties des consoles de jeux 80’s et des synthés old school. On peut donc retrouver des similitudes avec la scène skweee, bien qu’ici les mélodies naïves soient remplacées par des rafales sonores. Le dancefloor n’a plus rien en commun avec les aventures de Sonic mais plutôt avec un champ de bataille où s’affrontent des ondes carrées et triangulaires.
Les deux premiers morceaux illustrent bien ce parti pris. Ils alternent rythme dub et électro pur sous les bombardements sporadiques de synthé et le grondement des basses. On peut d’ailleurs entendre la sirène retentir lorsque les drums s’énervent sur
Pictures. On retrouve le même type de traitement sur
Dark Alley,
Escape et
Last Chance plus loin sur l’album, mais sans les ruptures rythmiques.
Starkey peut aussi se laisser aller à un brin de nostalgie, comme sur
Time Traveler ou
Miracles. On y retrouve des ambiances plus feutrées et des samples R&B qui rappellent les atmosphères sombres de
Burial. C'est moins convaincant. Seul
Spacewalk, qui conclut l'album, arrive à recycler habilement une boucle de piano maintes fois entendue pour un résultat facile mais plaisant.
Starkey a de la personnalité à revendre et c’est lorsqu’il appose clairement sa marque que les titres sont les plus intéressants. Toutefois, quand les spectres de
Pinch ou
Burial s'invitent aux côtés de l'artiste, on le sent moins assuré face à ces références qui le desservent quelque peu. De plus, le passage au long format n’évite pas un ou deux errements : les morceaux
Bang Bang The Witch Is Dead et
Striking Distance sont tout à fait dispensables. Au final, on retiendra
Ephemeral Exhibits comme l'épreuve réussie d'un
Starkey à l'exercice du premier LP.
Chroniqué par
Runciter
le 14/01/2009