Si
Anders Ilar peut être un illustre inconnu pour beaucoup, il est loin d'être un novice en matière de musique électronique. A 35 ans, il compte pas moins d'une dizaine d'années d'activisme et 5 albums à son profit. Après
Melt, en collaboration avec
Frederik Hedvall, le Suèdois revient avec
Sworn, album en 11 temps qui propose une techno épurée et organique à souhait.
Mais est-il d'ailleurs réellement question de techno ici ? Difficile de l’affirmer avec certitude tant les genres se confondent et se croisent au sein d’un ensemble à la froideur engourdissante. Atmosphères opaques parsemées de cliquettis et de bruits abscons, le scandinave nous propose un véritable brouillard sonore . A l’image du brumeux
September Nights, c’est tout un univers qui s’agite péniblement dans une climat lourd et sombre. Univers qui rappelle par moment
Trentemoller et ses envolées dub givrées, notamment grâce à une reverb omniprésente. Souvent, ambiances lisses contrastent avec bruitisme minéral et autres erreurs numériques. Un disque également teinté d’une fragile mélancolie comme sur I
carus & Pegasus et son piano neurasthénique.
Pour conclure on note que là encore, le chassé-croisé Berlin/Detroit fonctionne à merveille malgré quelques détour vers l’électronica/IDM anglaise (
Tommorow never came) ou l’acid house chicagoanne (
Brokenhearted). Pas vraiment de chef d’œuvre à signaler ici mais un ensemble cohérent et homogène.
Sworn offre une électronique délicate et figée, discrète et gracieuse. A classer entre le
Undertone de
Murmur et le dernier
Black Dog,
Radio Scarecrow.
Chroniqué par
Fabien
le 30/06/2008