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H-Burns

: How Strange It Is to Be Anything at All



sortie : 2008
label : Boxson
style : Folk

Tracklist :
01/ Big City Blues
02/ Blame It on the Distance
03/ Horses with no Medals
04/ Contrary Winds
05/ Daylight vs You
06/ Hogtown
07/ Thoughts of Morella
08/ How Strange It is to Be Anything at All
09/ On the Boulevards
10/ Chasing Lights That Can't

Deuxième album du français Renaud Brustlein sous le pseudonyme H-Burns, quelques mois après un Songs from the Electric Sky remarqué, How Strange It Is to Be Anything at All remet au goût du jour une certaine idée de l’artisanat, avec ses chansons tout en bois, simples et robustes.

En effet, les dix morceaux présentées ici reposent sur le charme de mélodies boisées (Blame It on the Distance), souvent touchantes (Daylight vs. You), servies par une voix joliment burinée, et discrètement colorée par des arrangements sobres et justes (une guitare, majoritairement acoustique, doublée, en fonction des morceaux, d’une mandoline, d’un orgue, de quelques notes d’harmonica ou encore d’une scie musicale). La production, rustique mais chaleureuse, y est en parfaite adéquation avec le propos, et étonne d’autant plus qu’on la doit à Jonathan Morali (Syd Matters), plus inspiré ici que sur ses propres disques.

Les yeux tournés vers une Amérique rurale où de grands espaces que l’on devine fantasmés tiennent lieu de ligne de fuite, l’ensemble s’inscrit très clairement dans cette famille musicale au sang impur mais aux racines profondes que l’on appelle depuis quelques années « americana », et qui rassemble les losers les plus magnifiques et les plus déprimés des zones périphériques du folk, de la country ou du rock.

D’ailleurs, si les pères spirituels propres à cette famille (en particulier Gram Parsons ou Townes Van Zandt) font office de figures tutélaires (et de modèles inatteignables) sur la majorité des titres acoustiques, les morceaux électriques, quant à eux, évoquent directement les meilleures œuvres de l’inégal Bonnie « Prince » Billy (On the Boulevards) ou le Smog de A River Ain’t Too Much to Love (Contrary Winds, et surtout Hogtown) - mais sans l’inquiétante ambiguïté du premier ni l’insondable noirceur du second.

Et c’est peut-être là que réside le seul véritable problème de cet album : constamment plaisant, jamais excessif, il finit par glisser sur l’auditeur distrait, qui ne dispose d’aucune réelle aspérité à laquelle se raccrocher. Et si le fait de sortir un tel disque à l’heure des fluokids et de la tecktonik témoigne d’un courage que l’on ne peut que saluer, son écoute s’apparente trop souvent à la visite d’un écomusée par un dimanche pluvieux : intéressante pour les uns, mais barbante pour les autres. A vous de voir à quoi vous aimez occuper vos week-ends.



Chroniqué par Bigmouth
le 14/05/2008

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