Avant tout précisons une chose :
Blue Shift Emissions n'est pas un vulgaire plagiat des
Boards of Canada. En fait pour ceux qui l'ignorent, les
BOC étaient trois à leurs débuts, et celui qui est parti en 1995 n'est autre que ...
Christ. Voilà pourquoi les inconditionnels des deux écossais se sentiront troublés par un son quelque peu familier.
A l'écoute de
Blue Shift Emissions, difficile effectivement de passer outre la comparaison avec le légendaire duo tellement l'électronica développée par Chris Horne est empreinte de tonalités très psyché-seventies (
Balaam,
Stained century).
Cet aspect confère à sa musique une certaine nostalgie, évoquant à la fois la texture et l'odeur d'un vieux livre qu'on aurait abandonné à la poussière.
Mais plus encore,
Blue Shift Emissions se manifeste par ses grands espaces : au fin-fond des abysses, comprimé par l'obscurité et la température de l'eau, glaciale, ou en apesanteur, flottant au dessus de villes endormies.
Tempos grésillants (
Ganky), bruitisme minéral (
Blue shifty missions), basses étirées, nappes boréales, l'assemblage de ces éléments plonge l'auditeur dans un état d'engourdissment et de rêve éveillé captivant.
Malgré tout il manque ce petit quelque chose pour que
Blue Shift Emissions passe du statut de bon album électronica à celui d'excellent...à la
Boards of Canada par exemple ! En effet l'album peine à passer l'épreuve du temps et se révèle un peu ennuyeux après plusieurs écoutes. Un brin décevant même si à coup sûr certains
Warp maniacs y trouveront aisément leur compte.
Chroniqué par
Fabien
le 26/12/2007