Avec
Ash Wednesday,
Elvis Perkins signe un premier album de folk racé, ambitieux, et formidablement réussi.
Le point de départ de cet album – il n’est qu’à en lire le titre – est une douleur d’être au monde que cherchent à nuancer ses trompettes colorées, violons tsiganes ou autres rythmiques plus engageantes. À un épanchement exhibitionniste ou une mélancolie travaillée, a été préféré ce balancier permanent entre deux tensions. La pudeur du songwriting de
Perkins force le respect.
Interprète de qualité, Perkins récite sa prose touchante (
It’s Only Me) avec des accents de
Dylan (
Emile's Vietnam In The Sky), mais également – et aussi incongru que cela puisse paraître – de
Bob Marley (
Ash Wednesday). Si les tentatives les plus rock sont les moins brillantes (
May Day), certaines compositions comme le très beau
All The Night Without Love, la chanson à deux
Sleep Sandwich ou encore
The Night & The Liquor dont la mélodie pourrait être des
Pink Floyd, sont d’une force de persuasion surprenante.
Jusque dans ses incertitudes,
Ash Wednesday convainc, avec ce métissage judicieux entre folk classique, ragtime et folklore de la Nouvelle-Orléans.
Chroniqué par
Igor
le 29/10/2007