Il y a beaucoup de coeur dans la musique d'
Owen. Un coeur qui bat dans la voix et les textes touchants de Mike Kinsella, l'homme qui se cache derrière le projet
Owen. C'est une émotion ou un registre d'émotions que/qui travaille le Chicagoan tout au long de ce cinquième album. Une tristesse retenue, pudique. Même si à l'évidence il ne parle que de lui au travers de ces huit pistes – le titre du disque est explicite – il ne tombe pas dans un pathétique hideux, mais retient ses larmes. Mike Kinsella sait trouver le ton juste, et au-delà des malheurs cela réjouit.
Ce ton juste s'exprime avec une apparente simplicité, une évidence mélodique admirable qui le rapproche d'
Elliott Smith. Comme l'auteur de l'excellent
Either/Or,
Owen aime les cordes : les arpèges de guitares acoustiques qui accompagnent toujours le chant et les petites touches parsemées de piano et de violons.
At Home With Owen développe pendant un peu plus d'une demie heure un folk raffiné aux lignes instrumentales entrelacées, rythmé par une batterie aussi appliquée que douce.
Sur certains titres (
Bad News,
One of These Days),
Owen frôle le sublime lors de moments de pure éternité. Le temps y semble suspendu. La musique prend alors une dimension contemplative. Bercé par les choeurs éthérés, les loops, les caresses d'une basse, les vibrations des cordes, tout n'est que calme et volupté. Un bel album.
Chroniqué par
dfghfgh
le 24/06/2007