Rappelons tout d'abord que Woven Hand est le projet solo de David Eugene Edwards, chanteur des Sixteen Horsepower. Consider the Birds constitue la suite au premier album éponyme Woven Hand.
David Eugene Edwards s'éloigne quelque peu du country-folk qui caractérisait Woven Hand. Ce changement est peut être dû au travail en collaboration avec le chorégraphe contemporain Wim Vandekeybus (Blush). Dans l'album sorti à cette occasion (Blush Music), on découvrait un folk gothique trituré à l'envie, aux ambiances mystiques et tourmentées.
Consider the Birds laisse peu de répit pour l'âme, loin s'en faut. La guitare aride de Sparow Fall nous laisse entrevoir des paysage désolés, des climats orageux et torturés. Woven Hand invite Nick Cave et Ian Curtis à sa table. Ici un orgue insidieux vient distiller son venin, relayé par un piano et ses notes glaciales (Bleary Eye Duty). Un peu plus loin, la rythmique mime une cavalcade infernale, et c'est dans un chaos de cornemuses que David Eugène Edwards vient prêcher de sa voix incantatoire (Off the Cut). Et on se surprend à frissonner à l'écoute de la mélodie de Down in Yon Forest, sorte de chanson médiévale boostée aux amphétamines...
David Eugène Edwards n'a d'ailleurs pas changé sa façon de chanter (il n'a pas non plus oublié ses thèmes de prédilection : culpabilité, rédemption...) : les dents serrés, comme s'il avait à ses trousses une troupe de créatures infernales.
Quelques ballades accompagnées au piano ou au banjo, plus ou moins réussies, viennent tempérer la tourmente. Parmi elles, les poignantes Oil on Panel et Into the Piano, qui peuvent évoquer celles interprétées par Sixteen Horsepower dans Secret South.
Âmes sensibles, s'abstenir ! Consider the Birds est un album tortueux, enveloppé d'une aura noire et froide mais délectable... pour les amateurs du genre.
Chroniqué par
Cyril
le 01/03/2007