Enregistrés entre 1977 et 1980, en concerts ou en studio, les solos de contrebasse présents sur ce volume offrent un aperçu choisi de l’utilisation baroque que
Günther Rabl fait de son premier instrument.
Se contentant, à Vienne, de déposer quelques pizzicatos introspectifs - bousculés à peine par hammers, tappings et grésillements, avant qu'on leur préfère un archet compulsif - ou de choisir la voie d’une sobriété sophistiquée à Salzbourg,
Rabl se montrera (presque forcément) plus audacieux en studio.
Là, enregistrant deux contrebasses, il mêle craquements de l’une et glissandi de l’autre, étouffe certains graves sur une course de pizzicatos minuscules (
Nachlegen), ou installe une progression d’un peu moins d’une demi-heure au son de cordes grattées et de coups d’archet brefs, de tentations percussives à même, bientôt, de prendre le contrôle de
Nebeugeräusche.
Florilège concis,
Nebeugeräusche documente la face originelle de
Rabl, contrebassiste interrogeant l’improvisation, bientôt submergé par un intérêt particulier pour la musique électro-acoustique alambiquée.
Chroniqué par
Grisli
le 21/09/2006