Réédition du premier album de
Phonophani sorti en cinq cents exemplaires en 1998 sur le label de
Biosphere, Biophon, ce disque donne dans une électronica aux fortes réminiscences de
Boards of Canada et d’
Alog (dont Espen Sommer Eide, seul aux commandes ici, est la moitié), autre duo de la maison. Verdict immédiat : l’album a plutôt bien vieilli, même si ce n’est pas dans ces territoires désormais bien connus que l’électronica a le plus à offrir. Et donc, paradoxalement, cet album souffre de sa réédition tardive, puisque ces territoires demandaient à être défrichés huit ans auparavant, bien moins à présent.
Restent, cependant, quelques points intéressants dans lesquels les amateurs d’életronica septentrionale auront plaisir à se plonger. Un son ample qui rappellera
Biosphere, justement, et l’empreinte que les paysages norvégiens peuvent laisser sur la musique. Trois morceaux inédits supplémentaires par rapport à l'édition originale, une palette d’atmosphères aussi étranges qu’intrigantes, dont l’intérêt rythmique n’est pas sacrifié en raison d’un goût prononcé pour les périodes et les répétitions, ainsi qu’une production et une mise en son aussi transparentes que possibles parent cet album de solides atouts. Et donnent surtout envie de se replonger dans les deux autres albums de
Phonophani, plus excitants, moins lénifiants.
Chroniqué par
Mathias
le 10/08/2006