Pour son premier album solo, le talentueux
Thomas Mery, instigateur de certains des projets les plus intéressants de la scène indie française (
Purr,
Téléfax), a choisi de donner un folk dépouillé et sensible, qu’il crée avec une guitare sèche et un chant à fleur de peau, mettant à nu des bribes d’intimité dans des textes ombrageux. Cependant, s’il en vient à une formule essentiellement acoustique, le musicien a derrière lui plusieurs années de recherche sonore électro-acoustique, comme en témoignait en 2003 le vinyle à tirage limité
I Matter. On peut donc supposer que ce disque, composé et produit par
Thomas Mery lui-même, est le reflet voulu d’une aspiration à une sobriété et une simplicité que semble porter le souci vibrant d’intimité et d’introspection.
A peine réhaussées de quelques notes de piano ou de mélodica, de quelques sons électroniques, nappes grésillantes ou samples de voix, la musique de
A ship, like a ghost, like a cell s’offre sur le ton d’une confidence douloureuse. Juste de voix, elle laisse libre cours aux émotions qui la traversent, sans que nous ne ressentions d’impudeur dans la démarche. On pourrait citer
Shaping Places,
Real Shift ou
The This That, qui trouvent en nous un écho puissant. Mais c’est l’ensemble du disque qui, porté par le chant frémissant de Thomas, au diapason des arpèges retenus ou tendus de sa six-cordes, nous touche profondément.
A ship, like a ghost, like a cell nous aide à nous frayer à pas feutrés un passage parmi les ombres.
Chroniqué par
Imogen
le 02/06/2006