Aux côtés d’un petit ensemble trié sur le volet (
Erik Friedlander au violoncelle,
Michael Rabinowitz au basson et
Emmanuelle Sommer au hautbois et cor anglais), les frères
Oles s’attèlent à faire de leurs propres compositions une musique de chambre s’amusant des astuces du jazz contemporain.
Sur
Galileo, par exemple, les pizzicatos de violon déposent un gimmick dont pourrait se charger la contrebasse, en introduction d’un morceau qui virera au rock gouailleur et récréatif. Plus sérieux d’allure,
Rien que nous deux… se réfère davantage au baroque, quand
Horror Vacui se rapproche d’une musique contemporaine déstructurée.
Ailleurs, s’il arrive que le jazz retienne toutes les intentions du quintette, c’est pour mieux évoluer au rythme des caravanes (
Desert Walk). Les dissonances élaborées par les instruments à vent gagnent alors la répétition des textures qui les accueillent, et fantasment les charmes d’un Orient toujours plus inaccessible (
Abyss,
Nostalgia) – un peu à la manière de celle d’
Abou Khalil lorsqu’il collabora avec
Alexandre Balanescu.
A force de répétitions, de dissonances, et de plus rares élans lyriques, le quintette aura réussi à installer sur ce disque une musique d’une délicatesse qui ne souffre pas de manières. Assez pour se permettre d’invoquer la tempête coulant de
Source en guise de conclusion.
Chroniqué par
Grisli
le 11/05/2006