Second volet de la trilogie d’
Olivia Block,
Mobius Fuse reprend le travail de
Pure Gaze à la fois dans la continuité et la rupture d’avec ce premier volet. Là où
Pure Gaze faisait glisser la trame électronique vers l’acousticité,
Mobius Fuse trace une frontière nette pour les départir et interdire toute confusion, comme c’était le cas précédemment, entre field recordings et cuivres (dans le sens où, d’une certaine façon, les cuivres étaient le field recording d’une salle de concert).
On savait cette musique à la fois très savante, réfléchie, sérieuse et espiègle à la fois ; les notes de pochettes font à l’auditeur la recommandation suivante : «
This piece sounds best when played at a slightly louder volume than usual ». Montez le son un peu plus que d’habitude, et la musique n’en sera que meilleure. Petite boutade pour un disque qui constituera – entre autres – une parenthèse riante et joyeuse à l’intérieur de la trilogie :
Mobius Fuse 2 s’ouvre ainsi sur des salves de cuivres qui rappellent le
Fanfare for the Common Man d’
Aaron Copland (une référence décidément centrale) avant de faire place à un field recording pris un jour de feu d’artifice : soudain la trame électronique explose, les instruments s’éclipsent pour laisser entrer un fragment de réel, frénétique et rythmique à la fois, qui vient créer la surprise en une sorte d’effarement de l’inattendu.
Une sorte de noyau cardiaque situé dans le sillon laissé par
Pure Gaze et creusant celui de
Change Ringing, et pourtant inscrit dans un porte-à-faux hâbleur, presque carnavalesque dans sa manière d’en renverser les principes, avec l’ensemble. Autrement dit, une étape importante et séduisante dans un travail au long cours qui l’est plus encore.
Chroniqué par
Mathias
le 20/03/2006