Sorti en Janvier 2005,
The Great Destroyer est un bel album passé trop discrètement dans le paysage rock, comme malheureusement bon nombre de leurs albums. Un nouveau producteur (
Dave Fridmann, producteur de
Mogwai ou encore des
Flaming Lips) et un nouveau label (
Sub’Pop, label grunge de référence), voilà qui pourrait expliquer le tournant pris avec
The Great Destroyer dans le parcours musical de
Low.
Bien entendu on retrouve les harmonies et les lignes de basses, les voix de
Mimi Parker et d’
Alan Sparhawk sont toujours aussi saisissantes, la nouveauté n’est pas ici. Au bout de presque 10 ans de carrière, on s’était habitué aux compositions lentes et éthérées de
Low.
The Great Destroyer, comme l’indique le nom de ce 8ème LP, vient bousculer le passé à base de saturations et d’effets en tous genres, offrant au groupe un nouveau terrain musical à conquérir. Une énergie nouvelle se dégage de l’album, une lumière vive dans le paysage neigeux de
Low. Le stade de l’ album pop rock n’a pas été franchi, moins épuré certes, l’album reste dans un courant minimaliste: on en attendait pas moins venant de
Low.
The Great Destroyer est malgré tout de loin l’album le plus accessible qu’ils aient composé. Les mélodies sont plus élaborées et les compositions sont définitivement plus entraînantes ; l’album dans sa totalité dégage plus de vie et s’éloigne du chaos hypnotique de
Secret Name (1999).
Low prouve avec ce nouvel album qu’il sait dompter à la fois le silence et le bruit, qu’il maîtrise les arrangements minimalistes ou élaborées. Cette production différente offre une nouvelle profondeur aux compositions : des titres plus bruyants vont finalement bien à
Low, les harmonies en gagnent en puissance.
Un album aux paysages multiples : Rock doucement énervé (
Monkey,
Everybody’s song), balades mélancoliques (
Death of a salesman ), pop ‘noisy’ (
Step), avant goût post-rock (
Pissing)… Autant de genres mettant en valeur la subtilité des harmonies du duo
Parker/Sparhawk , définitivement inséparables. Débutant à la façon d’une mise à feu, l’exploitation sonore est quasi-constante, les saturations aussi, les mélodies alternent entre envolées et accalmies. Bien qu’il se détache du terrain désert et neigeux de
Low,
The Great Destroyer reste un excellent album qui ouvre d’autres horizons.
Low reste authentique et conserve son identité, c’est sans doute pour cette raison qu’il reste en dehors de tout buzz, de tous courants, qu’importe le registre.
Chroniqué par
Peke
le 15/03/2006