Depuis 1999, le trio suédois
Gul 3 dérive au gré d’une musique improvisée originale, proche d’un free jazz downtempo, ou d’un cool jazz déconstruit, au choix. L’écoute de
Singlar 2005, troisième album du groupe, ne déroge pas à la règle, et remet à plus tard l’intention du classificateur de départager les deux appellations.
Dans les pas du trio
Jimmy Giuffre /
Paul Bley /
Steve Swallow,
Gul 3 développe donc un jazz minimaliste, leste et frondeur : aux marges qu’il reconnaît – notamment celles instituées par les percussions d’
Henrik Olsson -,
Johan Arrias oppose, minutieux, les phrases déliées d’un alto lâche (
Good Vibrations,
Ring of Fire), adepte, quelques fois, d’un retour à la mélodie (
Stayin’alive,
Bad).
En guise de contrebasse, le violoncelle de
Leo Svensson, qui dépose à point nommé ses pizzicatos discrets quand il ne préfère pas, penché sur une scie musicale, confectionner des harmoniques en compagnie du saxophoniste (
Purple Rain) – comme
Olsson laisse choir ses percussions pour intervenir sur orgue Hammond ultra léger (
Transformer) ou sur Wurlitzer (
Iron Man), au nom d’une diversité jugée tout à coup nécessaire.
Deux fois seulement,
Singlar 2005 cèdera aux tensions (
Rock Steady,
Bad). Partout ailleurs, l’album aura profité de l’approche musicale originale et racée de
Gul 3. Inattendue et saisissante.
Chroniqué par
Grisli
le 13/03/2006