Avant la sortie de l’album prévu pour le premier trimestre 2006, le Mc parisien excite notre curiosité avec une mixtape où chroniques ordinaires d’un rappeur gouailleur et contes nocturnes d’un graffeur instruit constituent le socle.
Quelque part entre
La Rumeur et
Svinkels, la hargne des premiers, l’humour des seconds,
Soklak marque son territoire, sans pour autant ressentir le besoin de sortir son code postal 41 fois par titre. Parisien dans l’âme (accent et argot en gage d’authenticité), celui qui officiait déjà il y a quelques années aux côtés des
Para One,
Sept,
Kaliman … enfonce le clou à grand renfort de punchlines et de coupes, courtoises ou impétueuses. Il prend ainsi un plaisir non dissimulé à rentrer dans le lard et à déverser son fiel sur les immuables responsables (état, médias, milieu de la musique …) avec une verve calibrée pour faire mouche au moindre trait, humour et réflexion dans chaque main en guise de poignard.
Mixée par
Demolisha (dont il est un des membres), cette tape, avant goût du
1977 à venir, dévoile toute l’assurance du monsieur à chroniquer avec la même aisance ces histoires, gracieuses ou repoussantes, qui s’évertuent à pousser entre les pavés. S’offrant une mise au point avec le rap doré du bling bling ou lançant une spéciale dédicace au
Roi (
DISS),
Soklak prend le contre-pied des confrères au tour de biceps supérieur au QI («En cas d’interpellation, nullement besoin de jouer les « one-again » / endormir ces casse bites is my favorite game»).
Soklak se marre et nous avec. Flow décontracté et diction intelligible («Même avec un couteau entre les chicots, j’articule michto»), mimiques lexicales impétueuses et bon sens communicatif achèvent de dresser le tableau d’une tape charnue à consommer sans modération (sa mise à disposition en libre téléchargement devrait convaincre les plus récalcitrants …).
Ce
1977 risque de faire date.
Chroniqué par
Oropher
le 02/02/2006