Sous la tutelle de
Joshua Eustis (
Telefon Tel Aviv),
Belong – nouveau duo de la Nouvelle-Orléans – s’initie à la mise en bouteille d’un fluide musical. Particulier, celui-ci, mais pas sans attaches, à en croire les références évidentes débitées par le rouleau des nappes sonores constituant l’essentiel d’
October Language:
My Bloody Valentine,
Medicine,
Gas ou
Rafael Toral.
Engagé, donc, sur la voie d’un bruitisme mélodique,
Turk Dietrich et
Michael Jones multiplient les constructions denses, expectorant toujours, qu’elles finissent par buter sur une répétition analogique extatique (
I Never Lose. Never Really) ou déferlent jusqu’à n’en plus pouvoir, avant de choisir enfin l’accalmie progressive (
Remove The Inside).
Les nappes insatiables peuvent aussi aller et venir au gré d’un rythme changeant (
Who Told You This Room Exists ?) ou accueillir, pour tout ornement, les stridences d’une guitare éloignée (
All Equal Now,
October Language) ou les sollicitations de sirènes égarées (
Red Velvet or Nothing).
Les déferlantes passées, une traînée de basses est parfois repérable, quelques inserts minuscules osent soudain paraître. Sans rien changer à l’essentiel : amas de claques bruyantes et progressions dynamiques distribuées partout. Perpétuation persuasive de la musique défendue par des noms déjà cités. Voire, apothéose actuelle d’un genre.
Chroniqué par
Grisli
le 12/01/2006