Compilation hétéroclite,
Ungehörtes Unerhörtes revient sur le travail accompli par
Michael Jarick, punk allemand perdu parmi quelques claviers, au début des années 1980. Moyen comme un autre de révéler quelques échantillons à sauver de 45 tours confidentiels, de mettre à disposition quelques inédits farfelus.
Récitant accompli et capable de filer la frousse,
Jarick diversifie son propos par le biais du choix des décors. Mélangeant le plus souvent les riffs redondants d’un rock simpliste aux rythmes précaires de beat box d’époque (
Tanz den Kosmonaut,
Juri Gagarin), il agrémente sa musique d’exercices de style déjantés (
Wir tanzen Tango), de chroniques martiales (
Kosmonautentraum Nr.1 : Kurtz), ou de pièces atmosphériques instables (
Husarengebrechen).
Malgré la mise en place d’un foutoir halluciné où se retrouvent emmêlés le brut de basses électriques posées avec maladresse et les sonorités électroniques basiques de l’époque,
Jarick arrive à évoquer quelques figures en guise de références.
Nina Hagen, bien sûr, lorsqu’il a recours aux excès vocaux, mais aussi
Can, dont il tire les leçons sur
Goldene Nacht,
Laurie Anderson, pour les incantations soucieuses de
Lösch das Feuer, ou, plus étrangement,
Moondog, sur
Hyperthrommatatronic, pièce répétitive faite de petites percussions.
Prêt à tout pour servir 15 rengaines de Trash-Kabaret,
Kosmonautentraum parvient, à force de saturations irrévérencieuses, à convaincre du bien-fondé de son non-principe. Un punk minimaliste jouissif, et répressif : nous interdisant d’entrée de croire au sérieux du propos.
Chroniqué par
Grisli
le 31/08/2005