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Charlottefield

: How Long Are You Staying



sortie : 2005
label : Fat Cat
style : Post-Noisy-Rock

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Tracklist :
01/ Nine Tails
02/ A>>B
03/ Again
04/ Clipper
05/ How Long
06/ The Eleventh Day
07/ Papar Dart
08/ Weevils

28 minutes de tension constamment alimentée (Again) et explosante (Nine Tails) : voici How Long Are You Staying, premier album de Charlottefield, écrit sous haute perfusion de Slint, période Spiderland, dont on reconnaît le souvenir dans le grain et le dialogue des guitares, et ces mobiles harmoniques et mélodiques gonflés à l'adrénaline et la paranoïa (A>>B). Si l'on remonte plus avant dans les références, on trouvera un goût de Can dans cette musique : les bribes de phrases et incantations de Thomas House rappellent entre autres le Damo Suzuki de Mushroom sur Tago Mago (A>>B).

En dépit de toute leur rage, les membres de Charlottefield connaissent leur histoire du rock free et underground sur le bout des doigts, et c'est un peu dommage : les souvenirs et les références encombrent parfois un peu l'écoute de ce monolithe rock'n'noise taillé à la dynamite, et qui pourtant n'oublie jamais d'être cérébral voire mental (Clipper). Album violent et offensif mais qui donne toujours à penser, qui apporte des respirations à mi-parcours (How Long) et qui est par conséquent plus qu'une simple décharge électrique, une secousse épidermo-orgasmo-sismique.

Album sous le patronnage de Slint et de Can, disions-nous. De Slint, Charlottefield retient la capacité à développer des pièces qui s'affranchissent du traditionnel format "chanson en couplets et refrains" en s'élaborant à partir de motifs – rythmiques le plus souvent – obsédants, répétés en boucle et évoluant asymptotiquement en lents crescendi et variations, vers un point extrême, un moment d'explosion qui parfois vient (The Eleventh Day), parfois ne vient pas (How Long) – qui parfois est déjà là, dès l'ouverture du morceau, lequel n'est alors plus que galop sonique déchaîné et refermé sur un silence assourdissant (Weevils). Le tout en des morceaux forts courts compte tenu de leur densité et des progressions qu'ils ménagent. De Can, Charlottefield se souvient du brio à conjuguer polyrythmies et monorythmies pour appuyer ses implacables crescendi, ainsi qu'une capacité à distiller les ambiances inquiétantes à l'intérieur de ses débordements furieux.

Que reste-t-il à Charlottefield me direz-vous alors ? Beaucoup de choses en fait. C'est que peu de groupes ont su lancer sur la place publique des bombes aussi bien ficelées que Spiderland, ces bombes à surprises sonores (va-t-elle exploser ? ou pas ?), chimiquement dosées avec autant d'équilibre et de savoir-faire. A défaut d'une réelle originalité, Charlottefield ont donc la maîtrise, la technique et l'émotion pour eux. Et l'assurance que cet album, qui marche tranquillement à côté de l'air du temps et sans s'en soucier plus que de raison, vieillira bien, album recommandé à l'instar de son très recommandable ancêtre.


Chroniqué par Mathias
le 09/08/2005

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