Deux musiciens new-yorkais travaillant ensemble, l’un à la suite de l’autre, à un minimalisme abstrait et élégant, trouvent en
Post_Piano 2 une preuve rassurante qu’il est possible de mettre avantageusement en musique quelques idées insaisissables.
Plus facile, toutefois, que de mettre un nuage en bouteille, puisque les gestes de
Taylor Deupree et de
Kenneth Kirschner connaissent des références, savent des exemples à suivre. Au courant des épreuves de
Morton Feldman, ils tentent, dans la même veine, d’exprimer autrement des atmosphères semblables. Sur
11.11.2003, surtout, où un clavier aux ambitions tempérées se satisfait des boucles qu’on en tire, des silences qu’on lui impose.
Après l’installation d’un décor chaleureux mais branlant (
08.09.2004), suit l’évocation de résonances lointaines, peu rassurantes, bientôt ensevelies sous les nappes granuleuses d’une musique industrielle minuscule (
01.09.2005). Quand l’aboutissement, ici, proposait de suivre un rythme qui aura du lutter pour qu’on le remarque enfin, on déroule, ailleurs (
09.15.2004) et sans battements, des motifs sur imprimé délicat, redoutant les accrocs.
Le reste est foisonnant, de fioritures abondantes en touches au lavis. Décorum discret de volontés limpides,
Post_Piano 2 demande l’encadrement, lorsqu’il repose au fond des boîtes. Couchées, toujours, les musiques tendres.
Chroniqué par
Grisli
le 21/06/2005