Sublime. Un mot pourrait suffire à résumer
Funeral. Sublime. Vous êtes donc prévenus dès la première ligne : avec son premier album,
The Arcade Fire a réalisé ce que nous appellerons – au risque de tomber, pour certains, dans l’emphase – un véritablement chef d’œuvre. Lorsque le chant de Win Butler se perd dans les ténèbres, lorsque les guitares se taisent, lorsque vous êtes rendus définitivement au silence, le monde revêt un éclat tout autre. Les albums qui ébranlent, bouleversent à un tel point sont rares. Pas de doute possible,
Funeral est de ceux-là.
Enregistré à Montréal dans le fameux Hotel 2 Tango, tanière de
Godspeed You! Black Emperor et de
Molasses,
Funeral emprunte beaucoup au versant national de la scène post-rock. Mêmes guitares hurlantes, même richesse dans l’instrumentation (violons, accordéon, harpe, xylophone et piano) et surtout mêmes accélérations enivrantes, mêmes montées en intensité au cours des morceaux. Les notes de
The Arcade Fire vont droit au cœur, prennent aux tripes et ne vous lâchent plus.
Il devient très vite difficile de se passer de cette musique superbe, faite de compressions et de dépressions, d’instants de fureur frénétique suivis de moments d’abattement abyssal, voyage sonore entre de tumultueux enfers telluriques et les nues d’une espérance désenchantée. L’âme du quintet est portée par la voix déchirante de Win Butler, saturée de rage, frêle et fissible ou parfaitement juste et posée, au long des dix perles noires de
Funeral, parfois soutenue par celle de sa femme, Régine Chassagne, lors de duos sensibles de toute beauté.
Si
The Arcade Fire évoque infailliblement
A Silver Mount Zion et les autres formations du label Constellation, le groupe ne s’y réduit pas, loin de là. Il y a un soupçon de Jason Pierce, de
The Walkmen, pourquoi pas de Thom Yorke et de
Interpol dans ce chaos grouillant de vie, brûlant d’une énergie rock, quoique distante des agitations insouciantes de
Franz Ferdinand. Mais tous ces noms sont autant de trahisons. La musique de
The Arcade Fire est suffisamment puissante pour à la fois les contenir tous et les dépasser, non pas qu’elle leur soit supérieure, mais elle est dotée d'une originalité fondamentale qui la démarque de ces modèles.
Le temps presse, fuit à mesure qu’il passe. Il consume tout, emporte tout. Il nous reste au moins la musique de
The Arcade Fire.
Chroniqué par
dfghfgh
le 27/03/2005
par Cilou59 (le 17/11/2006)
C'est simple et a la fois ennivrant... Une musique qui transpere, qui vous porte au delà, impression que chaque note est à sa place, qu'elle ne pourrait être nulle part ailleurs. Lorsque le chanteur nous appelle par un "hey" de sa voix chaude, on sait qu'on écoutera le morceau jusque la fin, on est captivé, on se pose et on ecoute.. Ce n'est pas de la musique d'ambiance, non ça s'écoute, se vit même. J'aime également les textes... que je viens tout juste de comprendre and ayant les paroles sous les yeux mais qu'importe.. Arcade fire,c'est GENIAL...