Quelque chose qui remue dans tout les sens vient de voir le jour : le premier album de
Chevron. Et c'est vraiment spécial...
A la première écoute, ce qui attire l'attention, c'est la nature de la musique : on nage en plein délire, c'est à la fois naïf et déchaîné. Par exemple, il faut entendre comment
Jonathan Valentine s'amuse avec la pauvre chanson "Happy Christmas" sur
Rudi the Techno Pioneer ; il récupère des paroles reggae, y implante un beat hardcore, et commence à triturer le son pour rendre l'interprétation méconnaissable... Le résultat est complètement barré et assez étonnant.
On retrouve donc dans cet esprit pas mal de compositions, aux connotations reggae comme sur
Polyphonic Ringtone. Ou bien sur la nouvelle version du titre qui l'a introduit via les compils
Planet Mu :
Swimmin' Lessons. Et toujours un rythme soutenu et très, faussement, aléatoire (
Kingdom)... Quelquefois, je ne peux m'empêcher de songer à
µ-Ziq du temps de
Royal Astronomy...
Mais là où la galette trouve son équilibre, c'est dans le fait qu'il ne s'agit pas uniquement de délires presque puérils : l'album comporte des pièces beaucoup plus douces, plus métalliques...
Optic Realisation en est le parfait exemple : de longues nappes de synthétiseur, un beat destructuré, des sons aigus qui résonnent, et des voix qui mutent. On a même droit à une antique intro sur
Running Out of Time... peu avant la tempête.
Enfin,
Chevron appose sa signature en ouvrant et fermant le CD avec un genre de générique technoïde, un brin cartoon.
C'est donc un très bon début pour
Chevron qui se montre tout à fait à la hauteur de l'écurie montante qu'est
Planet Mu.
Chroniqué par
Anome
le 01/03/2005