Enregistré au printemps 2004,
Before the Dawn Heals Us, troisième album de
M83, est essentiellement l’œuvre de Anthony Gonzalez, Nicolas Fromageau ayant quitté son acolyte pour se tourner vers une carrière solo. Aidé de son frère, Yann, pour l’écriture et d’Antoine Gaillet pour la production, l’Antibois réalise un album ambitieux, entre envolées épiques (
Moon Child) et complaintes intimistes (
Safe).
Écouter
Before the Dawn Heals Us, c’est arpenter un chemin bordé de deux gouffres, de deux abîmes, l’un d’une grandiloquence grotesque et l’autre d’une troublante beauté. Si Anthony Gonzalez n’est pas loin de tomber complètement dans le premier avec les morceaux liminaires, il se raccroche à temps pour remonter la pente et réaliser dix autres morceaux, en équilibre instable mais atteignant quelques moments de grâce (
A Guitar and a Heart).
Si les albums précédents, et notamment le spectral
Dead Cities, Red Seas & Lost Ghosts, évoquaient immanquablement la musique de
Boards of Canada, les références électroniques se font plus explicites, plus précises avec
Before the Dawn Heals Us. Moins que le duo écossais, ce sont les vieux synthés rétro des groupes allemands de kraut rock des années 1970 –
Kraftwerk et
Tangerine Dream en premier lieu – qui planent au-dessus de la musique de
M83 (
Teen Angst). Et si les empreintes de
My Bloody Valentine et de
Slowdive sont toujours très présentes, elles se redoublent maintenant de nettes intonations post-rock, les guitares hurlantes et la batterie déchaînée de
Fiels, Shorelines and Hunters et de
* se référant explicitement à
Godspeed You! Black Emperor.
Before the Dawn Heals Us laisse une impression ambivalente et illustre la difficulté qu'il y a à retrouver toute l’alchimie, toute l’harmonie d’un album aussi réussi que
Dead Cities, Red Seas & Lost Ghosts.
Chroniqué par
dfghfgh
le 19/02/2005