Déconstructions tonales, invraisemblances rythmiques, fractures structurelles et brutalité contenue, rien ne semble évident et facile dans
Circuit Breaking. Et pourtant, l'ensemble donne matière à bouger, à se laisser hypnotiser.
D'une forme de composition proche de celle de
Vromb, les 10 titres de l'album présentent une originale tendance électronique qui, bien que solidement actuelle, se base sur des acquis ancestraux et inépuisables à se genre musical : la transe.
Bruits mats et millimétriquement découpés, mouvements sporadiques de basses énormes et bio-mécaniques, semblent soulever et tordre le son pour mieux en extraire une pulpe acide et décolorée. Par moment, les expérimentations anarchiques laissent place à une techno froide et écrasante, à l'image de
Remote Control ou encore
Critical Mass, l'un soft, presque chaleureux, l'autre franchement endurci et laissant monter la pression.
Et malgré cet enchevêtrement numérique, une certaine ligne conductrice permet à
Circuit Breaking de demeurer à l'image des morceaux qui le compose : compact et intransigeant.
Restent les interludes nommés
Circuit pour prouver que les Canadiens savent aussi rendre l'espace sonore maléable et pour le moins cosmique, entre ambient creux et fréquences hystériques poussées jusque dans leur derniers retranchements.
On dirait bien que
Orphx n'a plus grand chose à prouver... C'est carré, propre et ça donne envie de l'entendre sur un mur d'enceintes.
Décidemment, il s'en passe des choses intéressantes au Canada (terre promise d'une electro de première classe) et on aimerait vraiment voir le pont entre notre belle Europe underground et ce nouvel eldorado devenir une longue et solide réalité.
Chroniqué par
Yragael
le 09/04/2004