En quelques années et quelques albums, la scène pop psychédélique américaine est devenue l'une de celles qui nous importent le plus. Son influence n’a cessé de croître et ce n’est pas le premier album de
Midlake qui nous démentira. Enregistré et produit à Denton au Texas, ville d’origine du groupe,
Bamnan and Slivercork est un disque tendre et sensible qui s’inscrit dans le prolongement d'oeuvres devenues classiques :
Deserter’s Songs,
The Soft Bulletin ou encore
The Sophtware Slump.
Bien sûr, vous connaissez déjà la recette. Bien sûr, la voix délicate de Tim Smith défie la gravité pour s’élever aux mêmes hauteurs enchanteresses que celles de Jonathan Donahue, de Wayne Coyne ou de Jason Lytle. Bien sûr, un clavier rétro aux mélodies simples, une batterie énergique, très présente et une guitare diaphane, parfois des flûtes aériennes et d’imposants cuivres, participent à créer une musique pétillante, terriblement vivante et étincelante. Le splendide
Kingfish Pies en est la plus pure expression. Bien sûr aussi, certains morceaux évoquent - jusqu’à la copie par moment - la musique de
Mercury Rev,
The Flaming Lips ou de
Grandaddy... mais quelque chose résiste, car malgré les flagrantes ressemblances,
Midlake possède sa propre originalité, quelque chose d'ineffable, une certaine authenticité qui parle au coeur et attendrit l'oreille.
Doucement mélancolique,
Bamnan and Slivercork met en scène un univers onirique, une balade légère en montgolfière au-dessus d’un monde haut en couleur, ensoleillé et brumeux. Pleine de poésie, l’écriture évoque l’amour, la mort, le besoin d’évasion et de liberté, conte des histoires merveilleuses et des personnages atypiques. Un premier album tout simplement ravissant.
Chroniqué par
dfghfgh
le 03/04/2004