Une nouvelle guerre, un nouveau champ de bataille. Celui emprunté par
Individual se veut plus sensoriel que physique. Pour l'écoute de
180 Bullets per Man, le casque est très vivement conseillé. Entre indus tranchant et electronica froide se trouve la machine de guerre, le char d'assaut sonore, impassible et monstrueuse artillerie lourde de sons métalliques coupants et acérés, d'une robuste force motrice industrialo-technoïde, dont la frappe généreuse fend l'espace, creusant alentour les cratères béants de silence qui précèdent chaque nouveau morceau. Au lointain, ronronnants et plus proche, grondants de centaines d'imposantes vibrations, les différents rythmes utilisés semblent tout droit provenir des enregistrements intra-corporels d'un coeur tourmenté et malade, ou dans une version plus synthétique, d'une inquiètante et musicienne auto-proclamée machinerie sans (états) d'âme. En fait assez proche d'un
4th Dividers de
Silksaw ,
180 Bullets per Man se distingue de son prédécesseur par un goût moindre du hasard et de la complexité. Chaque titre est élaboré, quasiment à chaque fois, de la même manière : Un groove soutenu et martelant en quasi-retrait, une enveloppe digitale de sonorités mâtes et millimètrées, une production impeccable et soignée et pour finir un choix de tonalités parfaitement adapté à ce genre musical.
Décidemment,
Ant-zen frappe fort avec
Individual et son expression personnelle de la colère, expliquée en 10 leçons. A suivre ...
Chroniqué par
Yragael
le 27/02/2004