Label hardcore prolifique et activiste depuis quelques années, Audiogenic se veut plus que jamais un incontournable en la matière et ce
Gates of the Underworld, premier album du duo grenoblois
Deadface ne semble pas parti pour faire tache au tableau.
Globalement un peu plus lent (cela reste très relatif) que certaines autres productions de l’écurie, détail qui pourra paraître ennuyeux aux acharnés du speed à 230 battements par minute, le son des
Deadface tourne sur de bonnes bases raves et les tracks sont parsemées de quelques nappes atmosphériques très bien amenées.
Le disque s’ouvre sur
Over the Third Creation, longue (peut-être un peu trop) introduction de plus neuf minutes. Midtempo aux samples hypnotiques et aux basses appuyées, on sent rapidement que Travon et Hardmakz aiment jouer avec les ambiances. Ce sentiment est très vite confirmé sur les morceaux suivants qui servent à la pelle samples trafiqués et sons indus.
Les choses s’accélèrent un peu sur
The Path of Pain qui propose ses martèlements métalliques sur un beat hard techno appuyé.
La suite de l’album renoue avec le gros hardcore qui tape dur. On a le droit à un sample de l’excellent
Snatch sur
Disturbed Creation, forcément hilarant pour peu qu’on ait vu le film. La relative lenteur des premiers morceaux est définitivement oubliée et ne donnera suite qu’à quelques pauses mélodiques dans un amas de ferraille. Certaines pistes comme
Toward the East and South sont peut-être un peu excessives dans cette ambiance sombre, presque gothique, évitant tout de même, de justesse, l’écueil de la grandiloquence.
L’oppressant
Returning to the Seventh Throne fait un petit détour break des plus efficaces ; les trois derniers morceaux sont très speed et terminent le disque en apothéose. Alors qu’à ce moment, nos acharnés du 230 précités auraient peut-être aimé quelques tracks supplémentaires dans le même ton...
Pas révolutionnaire, mais néanmoins efficace, ce disque vaut largement la peine qu’on y prête attention, les DJ’s y trouveront quelques morceaux impeccables à passer en soirée. Les auditeurs pourront serrer les dents dans la joie et la bonne humeur.
Tout le monde est content, en somme.
Chroniqué par
WakMc
le 28/10/2003