Voici le genre de disque qui exprime parfaitement l’expression "simple, mais efficace". Simple, parce qu’il se veut brut, voire brutal. Efficace, car sa réalisation, proche du parfait, donne un nouveau souffle à la musique industrielle "dansante". Même si quelques plages purement ambiantes viennent geler ici et là les tympans lacérés par les morceaux plus bruyants, ce jeux d’ombre et de lumière rend le résultat encore plus percutant. La production de cette oeuvre a pris deux ans et on peut en juger immédiatement à l’écoute de morceaux tels que
Le dénominateur commun ou
The Apocryphal Market. Le groove écrasant et noise ne submerge jamais totalement les drones de second plan et la stéréo est souvent mise en valeur, tendant à rendre chaque minutes surpuissantes et perforatrices. De l’excellent
Skotophobique et son hardcore gigantesque, au breakbeat effroyablement pesant de
32 Hours of Eternity, il n’y a que le répit du glacial
This Monstrosity Is Part of my Fibric, sorte de prélude sans âme au déluge sonore et assourdissant qui pourrait (presque) résumer la racine même de
Au seuil du néant (non-existence).
Outre cet album, en tout point réussi, on trouve un second CD, non-négligeable, contenant quatorze remixes concernant des titres de
Au seuil du néant, ainsi que d’autres provenant des deux productions antérieures. Histoire de prolonger encore un peu le carnage musical.
Rien à redire, l’indus sait aussi se faire aimer, si ce n’est pas sous une forme, ce sera sous une autre.
Vivement conseillé aux amateurs, à la croisée des chemins de l’électro, de l’indus et du noise.
Chroniqué par
Yragael
le 26/10/2003