Vous ne connaissez pas
Pimmon ? Eh bien moi non plus héhé, mais d'après ce que j'ai entendu de cet album, le monsieur est un grand bidouilleur de machines sur lesquelles il crée des sons, les découpe et les assemble. On appelle ça du click'n'cut. Et pour tout vous dire, le monsieur se débrouille plutôt très bien.
C'est sur une danse mysthique que débute l'album, rythmée par une douce mélodie entraînante, agrémentée du son entêtant se rapprochant plus de la bombarde bretonne vulgaire façon "canard" que de la trompette très classe d'un
Truffaz. C'est amusant et bien prometteur pour la suite du disque. Et on ne s'y trompe pas, dès le second morceau on découvre un artiste bidouilleur avec un goût certain pour les sonorités originales et accrocheuses. Un fond granuleux que
Pimmon caresse à rebrousse poil, le tout relevé par des orgues bourdonnant, ce mélange devrait nous être désagréable et pourtant une certaine douceur s'en dégage ; c'est la magie de l'electronica de
Pimmon. On continue sur l'excellent
Frosty Pink et son départ étrangement "pop" avec un vrai beat, une vrai ligne de basse et quelques petits bidouillages électro "jeux vidéo-esques", puis peu à peu ces bidouillages se font oppressants, la distorsion gagne en ampleur et le délire de l'artiste aussi. Et c'est dans cette même logique de bidouillages électroniques que continue l'album, avec une interlude toute en variations de fréquences (
Rtw: Sound of a Finished Kiss), de l'électro-pop-électro (j'insiste sur l'électro, car le côté pop ne se ressent que sur les mélodies douces et accessibles) sur
Over the Black Dot, l'électro-rock-électro sombre et froide de
Bubble Team, etc., etc. Le tout se finissant sur l'amusant
The Sacred Dance of Mimi Lush dans lequel chant et beat évoluent à l'envers.
Cet album est une curiosité à ne pas manquer pour ceux qui aiment la douceur de
Four Tet, les bidouillages d’
Aphex Twin et les mélodies impalpables de
Matt Elliott.