Etrange disque, que ce
invent modest fires par GhostCauldron. Le moins qu'on puisse dire, c'est que la qualité de la musique dépasse très largement celle de la pochette :) .
C'est sur un 1er morceau sombre et abstract hip-hop que le disque débute, nous rappelant les ambiances de dj shadow avec un fond "médiéval" aventurier et oppressant, agrémenté d'une mélodie au piano toute aussi oppressante et entraînante. Le disque démarre donc de façon spectaculaire et surprenante, puis continue sur cette même note efficace, et très rapidement, les featuring apparaissent.
Tout d'abord Priest qui pose son flow imposant sur
Only at Night, avec la même musique inquiétante du début, pour nous créer un monde sombre, agressif mais posé, inquiétant mais fort...
Que dire de la prestation d'
Anti pop consortium sur
Fear ? Dérangeante, inquiétante, désagréable ? Un peu de tout ça certainement, mais la musique y est pour beaucoup : un fond sonore qui vous enferme et vous calcine dans une pièce froide et malsaine, ajoutez à cela le style peu accueillant des anti pop, et vous comprendrez pourquoi on se sent mal à l'aise :) .
Sur
Whole World, c'est apani b fly qui nous montre ce dont elle est capable. Pas grand chose à dire, si ce n'est que c'est impressionnant d'efficacité. Le flow de la miss un peu gangsta, sur le beat très basique "à l'ancienne", le tout habillé d'un fond sonore plus léger mais discret, ce n'est pas criant d'originalité, mais c'est d'une qualité irréprochable.
On retrouve également sur cet étonnant album le chanteur Nick Taylor sur des chansons plus rock. Les morceaux qui en découlent sont d'apaisantes balades "folk" bien appréciées après les morceaux plus oppressants que contient ce disque. Enfin quand je dis folk, c'est un peu rabaisser la qualité des compositions de
GhostCauldron. En effet, n'appréciant pas la folk et lassé par le rock, ces "ballades" vous feront kiffer, par leur rythme, par ce fond électronique ambiant, par le groove de la guitare sèche (rappelant celui des débuts de Lenny Kravitz), par les chants tous plus accrocheurs les uns que les autres.
Et, parmi toutes ces collaborations, il y a quelques morceaux "instrumentaux" (sans voix) qui comme sur le titre d'ouverture nous démontrent tout le talent des 2 protagonistes aux machines. Que ce soit l'abstract hip-hop de
Fire walk with me ou de
look back see forward (à la façon de maître Shadow, travaillant sur machines sur des sons "organiques", acoustiques), l'electro-rock de
garage beat, l'ambiant-oriental de
midnight vapor (ce morceaux est vraiment kiffant, rappelant la musique de woob), l'electro-psyché-electro-electro-electro de
death before disco ou le très faithlessisant
rush nowhere (un début très posé, entre trip-hop et abstract, qui évolue en course rythmée par un léger boum boum, tout en gardant tout le long du morceaux cette mélodie perdue entre espoir et lamentation.)
Pour conclure, je dirai qu'on ne se lasse pas d'écouter cet album tant les styles abordés sont nombreux (hip-hop,abstract hip-hop, electro, folk, electro-rock, ambiant...) et la qualité des morceaux impressionnante. Mais d'ailleurs, ces featuring, ces styles... ça ne vous rappelle pas un certain
UNKLE ?