Sur des rythmes lourds,
Augustus Pablo émet une mélodie plaintive et légère, jouant de son inséparable melodica.
King Tubby, au sommet de son art, enveloppe le jeu de déformations sonores parallèles, multipliant les échos, les distorsions et les frappes en rupture. La reprise de
Satta Dub des
Abyssinians, à la fois méconnaissable et suscitant de multiples réminiscences, est typique de cette virtuosité jouant la déclinaison à l’infini d’un riddim mythique. L’album, il est vrai, est orchestré avec la crème des studios jamaïcains : outre Robby Shakespeare et Familyman à la basse, Earl "Chinna" Smith tient la guitare et Carlton Barret, le frère de Familyman, la batterie tandis que Richard "Dirty Harry" Hall, Bobby Ellis et Vincent Gordon soufflent dans leurs cuivres respectifs (saxophone, trompette et trombone). Mélancolique et puissant, le son remplit jusqu’au moindre espace d’une pièce et fait trembler le sol.
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