Le 5 avril 1936, quelque chose se déchaîna au dessus de Tupelo, au Mississippi...quelque chose sans humanité, un message d'un autre temps, où l'homme n'est qu'un fétu de paille dans les élèments déchaînés. Une tornade qui fit plus de deux cents morts, détruisit presque milles maisons sur une trace macabre de vingt quatre kilomètres...
Ecoutez...Nick Cave est au milieu de cette plaine et se fait chamane! De ses lèvres monte une sombre incantation qui annonce une colère supérieure. Les percussions et les choeurs maudits des Bad Seeds lui font échos dans une danse macabre sur le Mont Chauve. Les nuages se rassemblent en nuée, le rythme s'accélère, Cave marmonne, en transe, possédé par le tempo et par les dieux, il prévient les mortels, se fait messager de la Mort qui vient.
Les trombes se forment à l'Est, quatre cavaliers apparaissent dans cette tourmente qui fut longtemps l'une des plus puissantes et meurtrières de tous les temps. Nick Cave convulse, l'écume aux lèvres, le chapellet à la main, il tombe à genou sur la terre grise et glacée, impuissant face à la pluie noire qui commence à tomber, face à la Bête.
Rien n'arrêta la tornade. Rien n'arrêta la puissance de ce morceau d'anthologie issu du deuxième album de Nick Cave and the Bad Seed, paru en 1985.
On compta parmi les survivants un nouveau né d'à peine un an et sa famille, qu'on connaîtra bien plus tard sous le nom d'Elvis Presley...
