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Printemps de Bourges

: Édition 2004



Notre compte rendu

MARDI 20 AVRIL 2004
- 1ere journée -


De retour en cité berruyère pour la deuxième année consécutive, notre coeur se serre en repensant aux bons moments de l'année précédente. Massive Attack et ses invités, Wide Open Cage en révélation, Gangpol ins en découverte... En cheminant jusqu'à l'espace pro, nous prenons la température de festival (nous faisons de bien beaux thermomètres, si vous nous voyiez) : la scène découverte d'une marque de bière, s'est réorientée et l'espace offert au public s'en trouve plus confiné, plus intime. Ceci nous fait espérer que le public s'intéresse davantage à ce lieu où nous avions retrouvé Pirate Dub l'année précédente pour un concert haut en couleurs. Le site du festival est encore peu fréquenté, nous ne comptons qu'une poignée de punks à chiens, quelques locaux et des gens de l'organisation très pressés et inquiets des annulations en soutien aux intermittents ... (Et oui, le combat continue, et on apprend aujourd'hui qu'au lieu d'annuler des concerts, la revendication se fera à travers un festival en marge du printemps, avec pas moins que Mano Solo, Sergent garcia, Mei tei sho... réservez votre train pour vendredi !)


INTERVIEW EZ3KIEL
Direction les loges où nous retrouvons Aude, l'attaché de presse d'Ez3kiel, qui nous rassure d'emblée sur l'état d'esprit du groupe. Après France 3 région et Canal +, on nous soigne : Tranquillement installés, devant nous Joan (machines), et surprise s'il en est, notre vieille connaissance Kirk alias Black Sifichi, et Sir Jean de Meï Teï Shô. L'interview est décontractée et l'ambiance sympathique, avec la gouaille de Kirk, la bonne volonté et la franchise de Joan et les anecdotes de Sir Jean. Le concert nous réserve donc de bonnes surprises, avec les interventions de ces guests. En sortant de la loge, nous croisons Yann, le bassiste et graphiste inspiré du groupe, tout sourire pour nous apprendre qu'il est un de nos visiteurs fidèles. Ca fait plaisir...


INTERVIEW EXPLOSIONS IN THE SKY
Avant que nos chevilles n'explosent (dans le ciel), nous retrouvons les humbles Explosions in the sky pour leur poser quelques questions sur la pertinence du terme post rock, sur le mythe autour de leur précédent album (Those Who Tell The Truth Shall Die, Those Who Tell The Truth shall live forever) et autant de précieux renseignements à paraître bientôt en dvd, k7, vyniles, cd rom, boîte de paté fondu et jus de chips agréé radio 404... ou tout simplement gratuitement sur votre webzine préféré, lorsque nous aurons décuvé...


DAAU
La soirée de concerts peut alors commencer à la salle du 22, et cette soirée pour vos envoyés spéciaux d'Infratunes, s'est résumée au concert de Daau, Ezekiel, et quelques titres d'Explosions In the Sky, le concert ayant lieu au même moment dans la salle à côté. Daau ouvre le bal et c'est un quatuor violon, violoncelle, clarinette et accordéon qui se présente sur scène. Leur musique, difficile à décrire, est proche de l'univers de Yann Tiersen, peut-être un petit peu plus joyeuse, mais complètement barrée et complexe. Ces virtuoses jouent sans partitions des morceaux aux rythmiques déglinguées, de manière très carrée et sans se jeter le moindre coup d'oeil entendu. Après quelques morceaux, les belges invitent Ez3kiel à les rejoindre sur scène pour les accompagner sur certains de leur morceaux,la fusion des deux styles se faisant sans heurts. En effet La sauce prend indéniablement dès le début et avec un naturel qui révèle la bonne entente entre les deux groupes et que leur rencontre artistique n'est pas le fruit d'un quelconque caprice, ou d'un interêt dépassant leurs simple envie de jouer ensemble.


EZ3KIEL
Le temps d'installer les quelques panneaux destinés à recevoir les visuels d'Ez3kiel, et leur concert débute avec les premiers mots de versus, avec la voix Barry Whitienne de Black Sifichi (pour peu que Barry White ait abusé de fumée sur ses cordes vocales), et toute la puissance sonore du groupe se déverse alors dans nos tympans. Nos yeux ne sont pas en reste car la synchronisation des animations de Yian, le bassiste, avec les sons et leur intensité est parfaite. La double dimension de ce concert nous laisse d'abord ébahis, pour ensuite nous faire bouger comme à nos 16 ans à un concert de RATM. Pas de doute l'esprit Hardcore fusion est encore là, et la sueur est au rendez-vous. Sir Jean (de Meï Teï Shô) vient alors épauler le groupe de sa voix pour un instant aux odeurs de Jamaïque et à la poésie revendicative et mystique. Daau accompagnent Ez3kiel de nombreuses fois, notamment sur un dernier morceau qui ne reprendra pas moins que le thème de kronos Quartet pour Requiem For a Dream... De la noblesse allié à la hargne fusiondub/électro des tourangeaux, cerise sur le gateau pour deux groupes qui auront du mal à nous laisser blasés. Nous avons très peur ce soir, d'avoir déja assisté au meilleur concert de ce festival qui ne vient pourtant que de débuter ... Reflexion faite, laissons la chance aux prochaines chansons ;-)(Pascal Sevran represent, toi même tu sais Tintin !).


JEUDI 22 AVRIL 2004

Après un rapide aller-retour Bourges-Paris-concert de Mùm-Bourges, nous voici à nouveau dans notre ville printanière favorite. Au menu aujourd'hui : Hip-hop, hip-hop et hip-hop.


KWAL
Nous commençons d'abord par nous aventurer dans le plateau des découvertes en espérant y trouver quelques groupes intéressants. Kwal tout d'abord, un groupe dont on a entendu beaucoup de bien, bien qu'une maman sortant de la salle nous mette en garde : "attention, c'est très glauque"... Chouette ! Nous pressons alors le pas et atteignons enfin la salle (comble), et en effet à première vu leur jeu de scène semble très sombre. Une ambiance malsaine a été travaillée pour accompagner des textes cruels mais conscients. Le flow et la musique sont proches de ceux d'Assassin et la conclusion de ce spectacle sera sans doute un manque d'originalité musicale comblée par une mise en scène assez surprenante.
Vidéo live de Kwal


DGIZ
Toujours dans les découvertes, nous nous dirigeons alors vers Dgiz, un lascar intéressant, adepte du slam et révélé au Tamanoir (Gennevilliers). Sur scène 4 artistes : un Dj, Stephen le contrebassiste (ex Sons of the desert), une flûtiste traversière (s'essayant au beatbox quand l'envie lui prend) et un MC au flow ravageur (rapide et parfois improvisé). Inutile de vous préciser qu'on a adoré et que ce groupe a chauffé la salle aux places pourtant assises. Dans un rapide entretien avec lui après son concert, il nous explique qu'il anime des ateliers de slam et de rap pour les jeunes du 9-2. Un engagé dont on vous donnera des nouvelles, notamment par un 4 titres bientot chroniqué sur nos pages.


SPOKE ORKESTRA
Après cette première bonne surprise, nous n'attendions plus rien des découvertes Hip-hop... et pourtant... Quelle erreur de croire ça ! Spoke Orkestra entre en scène. Trois Gus, trois personnalités différentes : D'de Kabal le rasta baraque à la voix naturellement "vocoderisée". Nada un grand monsieur aux textes salaces, inspiration bukowski et Félix versant dans la scène de cinéma noir et policier, aux ambiances rappelant Burrough, et aux techniques de phrasé originales. Ces slammeurs, dans la pure tradition du slam américain, balancent leurs textes accapella. Un show impressionnant, hilarant, effrayant, intelligent : vraiment une bonne claque, et enfin de la vraie littérature !


ATMOSPHERE
Un rapide tour par le Phénix, nous nous apercevons que nous avons raté Mardi Gras BB et que Calexico... bah c'est assez monotone. Leur country a perdu le cachet des débuts, et l'ambiance Tucson s'en est allé pour un formatage plus radio de leur titres. On en profite donc pour se ravitailler (manger, boire, réserves pour la salle du 22). Direction donc le plateau "inclassable" (hip-hop et electro), à peine le temps de souffler qu'Atmosphere entre en scène. 2 MCs (Slug, à l'origine du groupe, et un ex-Living Legends dont je n'ai pas retenu le nom mais respect à lui) et un DJ partagent une pêche et une maîtrise époustouflantes, les ambiances tendent du zen à la rage, même Buck 65 caché derrière nous semble ravi du spectacle. Pour nous achever, Atmosphere nous balance un Killing in the Name (Rage Against the Machine) : ambiance transpiration !


BUCK 65
C'est au tour de Buck 65 d'entrer en scène, et à Atmosphere de se mêler au public pour profiter du spectacle. On avait quitté Buck à la route du rock, un peu timide (mais pas trop), seul avec sa platine et son sens du spectacle, nous le retrouvons ici à Bourges tout épanoui, maître de la salle, sa gestuelle plus sure, son son de plus en plus rock... Tom Waits n'est plus très loin. Le meilleur moment ? Lorsqu'il agit de ses doigts sur le vynile de manière très suggestive et que la voix scratchée d'une femme révèle son plaisir (je crois qu'une ou deux ont du s'évanouir à ce moment là, d'ailleurs).


Pour rester sur cette bonne impression, et pour reposer nos esprits usés, l'équipe d'infratunes décide après ce concert de ne pas profiter de Little Brother ou encore de Miss Kittin, et de se diriger (après un dernier verre) vers un lit confortable...


VENDREDI 23 AVRIL 2004

PONEY CLUB
Ce vendredi commence bien avec un pti dej' au soleil dans le jardin de Lilo, puis c'est la course pour arriver aux talents scènes rock, pop. Malgré tous nos efforts pour ne pas y arriver, nous y sommes finalement à temps pour voir le seul groupe qui nous attirait dans le descriptif : un groupe de post-rock répondant au nom de Poney Club et qui revendique un post-rock à la Karate ou June of 44. On assiste alors à un set agréable sans être transcendant, le batteur est très bon et inventif, l'apport du violoncelle est agréable, les vidéos sont étranges à souhait et ont le mérite de ne servir que de support visuel aux membres du groupe très bien disposés sur la scène, et ainsi de ne pas capter toute notre attention. Une ballerine filiforme et d'une élégante souplesse danse devant et derrière le rideau (pour projeter son ombre à l'aide d'un projecteur qui nous la fait apparaître géante sur la toile de fond). On n'aura pas passé un mauvais moment, c'est le moins qu'on puisse dire, mais Poney club nous aura moins séduit que d'autres formations françaises comme Mélatonine ou Absynthe Provisoire. Comme la musique n'est pas une compétition, on attend de voir la suite et on les encourage !


NOSFELL
On fait ensuite un saut rapide pour voir Nosfell, indéniablement la révélation scénique de la journée. Le monde présent dans la salle comble ne s'est pas trompé et il semble que le bouche à oreille parisien soit parvenu à beaucoup de festivaliers. Le chanteur-guitariste présente son univers imaginaire entre ses chansons, se met totalement dans la peau de son personnage aux voix multiples, aux mimiques étranges et touche à beaucoup de registres : rock, folk, blues et même des pincées de hard rock pour le chant et la guitare. Son incroyable sens du beatboxing lui permet de créer des rythmiques variées pouvant aller jusqu'à la drum & bass. Ajoutez à cela un sens affuté du sampling de voix et riffs de guitare, et vous obtenez le show le plus original de la journée (quoi, je l'ai déjà dit ? ben je le redis !)


GOMM
Un détour à la salle La Soute pour voir Gomm, annoncé comme un mélange entre Wire et Death in vegas. On espérait interessé, fatalement, mais vu les prestations souvent décevantes de Death In vegas, on espère que leur fusion electro/rock sera mieux exploitée sur scène. Perdu... Impossible de vraiment dire pourquoi mais la sauce ne prend pas, peut-être une question d'attitude rock star agaçante (cf le poseur de Death in Vegas, pour le coup), bref on aura vraiment essayé de nous convaincre (Désolé Bud, on préfère le plateau Constellation où on t'a rencontré). On pense que ce groupe peut trouver un public, mais il n'a cependant pas convaincu les membres de l'équipe réduite que nous étions à Bourges. A vous de voir...


SHANNON WRIGHT
Direction le Théâtre Jacques Cœur où nous attends un plateau folk/ country/rock avec Jesse Sykes & the sweet hereafter et Shannon Wright. Passons très vite sur la country/folk morose (style radio us) et sans relief de Jesse Sykes et ses bien nommés hereafters (et oué fallait arriver avant les mecs, c'est démodé votre truc) et louons la prestation de Shannon Wright, qui a réussi à nous retourner avec son jeu de scène tantôt autiste et à fleur de peau, recroquevillée sur son piano, tantôt électrique et sauvage, guitare électrique en bandoulière pour des séquences cathartiques, où les planches deviennent le plus beau des exutoires et où il fait bon s'y rouler avec une classe et une attitude digne des rockeurs les plus authentiques. Ce genre d'artistes qui vous font oublier que, bourré, vous avez dit qu'il était impossible de trouver de nos jours des musiciens au charisme des rockeurs des années 70, période Woodstock. Deux concerts m'auront rassuré sur cette âme cette année : celui de Cody Chessnutt aux Transmusicales et celui de miss Shannon Wright... (arretez de me crier que j'en ai loupé plein d'autres, je vous crois...)


LAURA VEIRS
Il est temps pour nous d'aller retrouver d'autres femmes (journée de la femme en ce vendredi du printemps ?), à la maison de la culture dans laquelle nous étions plus tôt pour les découvertes. C'est Laura Veirs qui ouvre le bal, avec une simplicité touchante, accompagnée de son ami Karl Blau, homme à la voix magnifique et aux bidouillages astucieux. Il lui suffit de chanter dans un petit micro pour créer des nappes vocales des plus magiques et ensorcelantes qui soient. Supportée ainsi, Laura Veirs est tout à fait à l'aise pour affronter cette grande salle de spectacle, pas vraiment adaptée à ces deux troubadours folk, debouts, seuls avec leurs instruments (Banjo/guitare folk) comme s'ils jouaient en pleine rue ou dans le métro. Très convaincante avec un songwriting " nature et découvertes ", et des envolées de voix très personnelles, la jeune femme nous aura offert une nouvelle couleur de folk aux allures insouciantes et bucoliques .


FEIST
Puis changement de registre avec la très attendue Feist, dont les oreilles ont du siffler ces derniers mois, et qui accompagnait déjà Broken Social Scene à La Route du Rock l'été dernier. Très courageuse devant ce public difficile, si ce n'est pour ce spectateur qui lui a hurlé sa demande en mariage, elle tente le difficile pari de jouer un folk cabaret et d'exploiter l'originalité de son chant et de sa voix dans un amphithéâtre (essayez de saisir l'intimité du moment... vous y êtes ? Non ? Ben Moi non plus !). L'émotion a du mal à transparaître et on brûle de revoir ce concert à la Nouvelle Eve, ou pourquoi pas à la Maroquinerie (pluuuus prèèèès de toiiiii...)


L'arrivée de Dani correspond alors de manière assez simultanée avec notre départ (prompt), pour partager une bouteille de bon vin avec nos amis de radio campus Paris et Grenoble, et le pote Boris de chez Pote à Pote, sous les étoiles, avec des airs de Java et de Tryo nous parvenant du chapiteau bondé comme à la récré...


SAMEDI 24 AVRIL 2004

La journée de samedi s'annonçait riche en concerts, et en interviews. Ce fut en effet le cas. Au programme de l'après-midi, nous devions rencontrer Sage Francis, Elizabeth Anka Vajagic, la toute dernière recrue de label Constellation, les deux lurons de dDamage et enfin Tacteel.


INTERVIEW SAGE FRANCIS
Mais suite à l'arrivé retardée de Sage Francis, le planning s'en est trouvé chamboulé. Heureusement, la plupart des interviews ont quand même eu lieu. Nous remercions d'ailleurs le service presse du printemps qui à été à notre écoute.
Au final, Clément a réussi à poser quelques questions à Sage Francis (qui s'est d'ailleurs coupé la barbe), en collaboration avec nos collègues de Radio Campus Paris et Grenoble. Sage ne voulait d'interview d'aucun webzine. La raison ? On lui a demandé et c'est qu'il ne veut pas perdre de temps puisqu'il peut les faire par mail et qu'il a toujours peur de ces propos à l'oral couché sur papier.


INTERVIEW ELIZABETH ANKA VAJAGIK
Après trois-quarts d'heure d'interview où il nous révèle que sa prochaine signature sera chez Epitaph (! ! !), et qu'il fera même une collaboration sur un titre du prochain Bad Religion (! ! !), direction le théâtre Jacques-Cœur où les artistes du plateau Constellation font leur balance. Reiner, le Tour-Manager du label nous accueille avec sympathie, et après quelques minutes d'attente nous pouvons enfin rencontrer la miss Vajagik. L'interview commencera en anglais, pour se terminer sur des réponses relativement timides en français. La demoiselle est charmante, mais elle paraît prendre beaucoup plus de plaisir à jouer sa musique qu'à en parler.


En attendant le début des concerts , le tour manager nous propose d'interviewer Hanged up. Futés comme nous sommes, nous avions en tête quelques questions à leur poser, pour une interview éclair juste avant le début de leur concert.


POLMO POLPO
Il est déjà 18h, le théâtre Jacques-Cœur se remplit, les lumières s'éteignent et la magie commence à opérer avec le premier groupe Constellation : Polmo Polpo. La formation (accompagnée de la violoniste et du batteur d'Hanged up) jouera quatre titres Folk aux allures Post-rock ; et si un petit problème de son viendra entacher le deuxième morceau (sur lequel le batteur joue avec 6 baguettes), la totalité du concert se déroulera plutôt bien . Notamment avec le morceau Requiem for a Fox issu de son dernier album, et qui fut pour nous le meilleur. La surprise vient du fait que Sandro Pierri, l'homme derrière Polmo Polpo, s'autorise à chanter sur quelques morceaux et qu'il n'a pas une voix à jeter à la poubelle.


ELIZABETH ANKA VAJAGIK
C'est ensuite au tour d'Elizabeth Anka Vajagic de rentrer sur scène, accompagnée du batteur d'Hanged up et de ses musiciens. Certains étaient pessimistes après avoir écouté l'album. Son concert aura réussi à les convaincre qu'Elizabeth est une grande chanteuse et une guitariste charismatique. Grâce à une voix oscillant entre grave et aiguë, elle a réussit à faire ressentir au public sa musique évoluant entre un post-rock et un folk assez sombre mais puissant. Une nouvelle Diva se fait connaître, et à travers la sphère Constellation...


HANGED UP
Enfin ceux que nous attendions tous, clôturerons le show ; j'ai nommé Hanged up. Alors là accrochez vous. S'il y'en à qui trouvent que le post-rock est souvent ennuyeux, il leur suffit d'aller à un concert d'Hanged up, pour voir que cette musique peut être bougrement puissante et speedée.
La formation n'est composée "que" d'une batterie et d'un violon, mais alors, Quelle violoniste et Quel batteur ! Ils ont réussit à scotcher à leur siège la plupart des spectateurs en nous offrant un concert explosif. Le batteur se désarticulait sur sa batterie en donnant tout ce qu'il pouvait, et la violoniste tentait de suivre le rythme infernale sans aucune fausse note, avant que tout retombe dans des phases d'accalmies, pendant lesquelles nous n'osions plus desserrer le poing.
Du très grand spectacle, notamment par l'assemblage unique de la batterie d'Eric, avec tôles métalliques et autres pads samplers aux sonorités distordues. Toute l'équipe d'Infratunes est unanime, ce batteur n'est pas humain.


INTERVIEW dDAMAGE
Il est 20h30. L'interview de Tacteel est malheureusement annulée, (on ne peut pas être au four et au moulin), mais celle de dDamage à bien lieu. Les deux lascars nous attendent et répondront à nos quatre questions pendant presque une heure ! Volubiles, sympathiques et délirants, les deux frères nous ont mieux expliqué d'où ils venaient, et nous avons réalisé où ils allaient. Vous en saurez plus avec l'interview, qui vous révélera de bonnes choses à venir pour ce groupe qu'on ne fait (pour la plupart) que découvrir.


TACTEEL
Pas le temps de manger, il est 22h30, le mix de Tacteel au 22 ouest va bientôt commencer. La foule pas très dense et plutôt distraite, Tacteel propose un mix assez timide entre rap classique et saturations électroniques, qui ne nous marquera pas plus que ça.. Mais dDamage se chargera de réveiller le public qui s'est fait plus nombreux à la suite d'un set encore plus déjanté que l'interview.


dDAMAGE
Derrière leurs machines, les deux acolytes sautent partout et vont même jusqu'à se frapper et se jeter dans le public cette fois-ci bien réveillé. Ils nous délivrent une electro sur laquelle se superposent des samples à gogo et des beat hip-hop bougrement puissants. Derrière son laptop, Fred jubile en faisant exploser une ryhtmique binaire dans une déflagration de cuts noisy. On reconnaîtra dans ce set quelques morceaux de leur dernier album, le "Radio Ape" tant controversé sur le forum d'Infratunes. Sans doute le meilleur show de la soirée.


PRINCE PO
Puis Prince Po débarque sur scène agrippé à son Mic et nous offre un show hip-hop à l'américaine. "Everybody Says YEAH ! Everybody says Hop when i Say Hip ! Put your Hands Up ! Please Make some Noiiiiiiize"... Marrant mais pas indispensable... D'autant que ce MC est fatigué ce soir là, car à part quelques moments d'hysterie collective, il n'aura pas su faire décoller son set de manière uniforme.


DANGER MOUSE & JEMINI
Place à Danger Mouse & Jemini, accompagnés d'un grand black assez balèze. (Un Carambar à celui qui nous trouve son nom). Le DJ et les deux Mc continuent dans le show hip-hop, et jouent la plupart des morceaux de l'album Ghetto Pop Life. Un bon moment hip-hop avec un public assez réceptif, le paroxysme étant atteint lorsque rappeurs et public reprirent en choeur le thème émotionnel du Ready or not des fugees, mixé avec KRSone.


SAGE FRANCIS
Pour clore cette soirée, et pour nous ce festival, celui que nous attendions tous débarque toujours coiffé de son bonnet : SAGE FRANCIS. La première question qu'on se posera est "où est passé Joe Beats avec lequel il a réalisé le projet Non Prophets et qui devait venir ce soir ?"
Tant pis, nous ferons sans lui. Le Badboy enchaîne pas mal de morceaux de l'album Hope de son projet Non Prophets (comme Tolerance Level, Xaul zan's heart, Damage, Spaceman…) et de son album Personal Journal. Et il nous offre également quelques morceaux de Beatbox assez déments.. Entre deux provocs sur les français, ou sur du cul gore à la Bukowski, mais en plus beauf. Hélas, à vouloir trop faire le Badboy, il nous a assez déçus, notamment lorsqu'il à commencé à régler ses comptes avec Buck 65. Un Versus, ça se fait à deux normalement ! Dommage, ce soir, le Mc aura été plus Francis que Sage.


Exténués de cette semaine, et de ce samedi haut en couleurs, nous quittons les planches du 22, la tête remplie de souvenirs et de sons… et heureux ! L'année prochaine nous y serons encore ! Comme on dit : jamais deux sans trois !



par dClem
le 30/04/2004

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