La première rencontre avec
Bonaparte remonte à exactement un an, dans les toilettes d’un appartement à Berlin. Non, désolé ce n’est pas ce que vous pensez, disons que c’est moins rock and roll et plutôt banal dans la mesure où un poster du groupe trônait, c’est le cas de le dire, aux côtés d’une photo de Mick Jagger. Une affiche super intrigante qui laissait un arrière goût bizarre. Entre une affiche de
The Flaming lips et celle des
Beatles... Ce qui finalement n’est pas si loin de l’univers du garçon, et pour le plus grand bonheur de celui qui a la chance de se frotter en concert au suisse et à ses acolytes berlinois.
Un concert de
Bonaparte, n’est pas vraiment un concert. C’est un show. Avec toujours le même problème que cela peut poser. En gros, aime-t-on un concert de
Bonaparte à cause des compositions et de l’énergie dégagées sur scène ou bien à cause des performances effectuées sur scène par un mec et deux filles quasiment à poil, déguisés en cheval, ordinateur, ou (une très réussie) boule à facettes ?
Et bien, on aime un concert de
Bonaparte à cause de tout ça, des croissants jetés dans la foule, du champagne, des pin-up déshabillés, des trips fétichistes, des ordinateurs et des clowns. A l’image de
Stupeflip ou de
Puppetmastaz, on aime un concert de
Bonaparte à cause de cette atmosphère de folie douce qui se dégage de chaque performance. Pour ce grand n’importe quoi. Il faut le dire, on est pas dans le registre de la danse contemporaine à base d’huile d’olive et de danseuses. Mais plutôt dans la performance du n’importe quoi, ambiance kermesse d’école pour adultes. Et c’est ça qui fonctionne bien. Pourquoi intellectualiser
Bonaparte ? la musique est rageuse et efficace : entre n’importe quoi et tubes imparables electro-glam-rock (
My Horse Likes You, Too Much, Computer In Love, Fly A Place Into Me…), et ça fait du bien.
Bonaparte c’est juste bon. Et si on a des doutes sur les qualités artistiques on se penche sur sa discographie et notamment
My Horse Likes You et l’excellent
Too Much. Et si on commet l’erreur de croire que le garçon ne sait faire que du rock pour un public d’initiés et bien on écoute
Things Are More Like They Are Now qui réveille le spectre du Dylan de
Highway 69… les pin-ups trash et le faux sang en moins.
Voir un concert de
Bonaparte, c’est faire la fête, c’est sentir avec bonheur les aisselles de son voisin ou de sa voisine, c’est patauger dans le champagne et la bière, en mangeant des croissants et des oranges, le tout en écoutant de la bonne musique jouée par des mecs et des filles qui se dessapent. Bref c’est presque un art de vie.