Pour sa première venue en France,
My disco n'aura pas marqué de nombreux esprits. Mais, il aura assurément marqué tous les esprits qui étaient présents. Ce soir aux Instants Chavirés.
Trio impeccable tant dans l'attitude que dans l'exécution des pièces. Son parfait, pur, direct (seul le son de la grosse caisse était repris). Minimalisme chronométré. Bruitisme de la guitare sur le fond d'une rythmique qui ne s'essouffle jamais. Maîtrise du temps que rien ne semble pouvoir altérer. Basse et batterie alliées dans une machinerie qui ne tend qu'à répéter encore et encore la même phrase. Et donc, la jouant toujours — c'est-à-dire : ne la samplant jamais — ne tend qu'à la présenter toujours différemment. À tel point que, dans ce dispositif métallique (à commencer par le corps de telle guitare lui-même, tout d'un bloc métallique, un seul qui se frotte au corps du Marshall double-corps qui surplombe le groupe), la brutalité de la musique finit par produire une forme d'incantation. À emporter le corps certes, mais pas uniquement dans un hochement de tête saccadé et, selon les facultés physiques de chacun, violent ou pas. À emporter le corps dans une manière de danse qui est similaire dans ses effets plutôt que dans ses causes à la musique de transe. Et que vient surligner de temps en temps une voix sobre mais dense qui s'exprime a minima.
On notera pour finir la présence de
Socrates qui a tout du bon groupe de scène (l'attitude, le sex-appeal, l'énergie, la volonté d'aller à l'essentiel et le talent d'y parvenir). Et la vacuité — toute subjective — de
Scul Hazzards.
